Le festival Mawazine - Rythmes du monde est une manifestation culturelle organisée par l'association Maroc Cultures. Ce festival, qui se déroule cette année du 20 au 28 mai, vise à faire découvrir au Maroc les différentes cultures musicales du monde. Mawazine accueille tout aussi bien des artistes marocains que des stars de renommée internationale, en passant par des styles de musique traditionnels ou urbains. Bref, il y en a pour tous les goûts ! Le festival Mawazine - Rythmes du monde est une manifestation culturelle organisée par l'association Maroc Cultures. Ce festival, qui se déroule cette année du 20 au 28 mai, vise à faire découvrir au Maroc les différentes cultures musicales du monde. Mawazine accueille tout aussi bien des artistes marocains que des stars de renommée internationale, en passant par des styles de musique traditionnels ou urbains. Bref, il y en a pour tous les goûts ! Voilà quelques jours déjà que le programme officiel du festival Mawazine est disponible et l'on avoue ici que l'on trépignait d'impatience pour en rendre compte dans nos colonnes. Ce n'est qu'aujourd'hui que l'on se livre, tant bien que mal, à cet exercice, somme toute assez difficile. Et pour cause ! Cela a été réellement pour nous une occasion de nous ébahir sur cette 10e édition qui va proposer non seulement les habituelles prestations de «monstres sacrés», mais aussi des performances exclusives. Il faut dire que l'affiche est très alléchante. Jugeons-en : Shakira, Yusuf Islam (ex-Cat Stevens), Joe Cocker, Lionel Richie, Quincy Jones, Earth, Wind and Fire, Kanye West, Roger Hodgson (ex-Supertramp), Joachim Kuhn, Cristina Branco, Youssou N'dour, Salif Keita, Tiken Jah Fakoly, Mory Kante, Papa Wemba, Femi Kuti, Julian Marley, Ernest Ranglin, Sugababes, Sapho, Yves Larock... Et pour rendre compte de la diversité du programme, il faudrait encore évoquer la musique orientale et marocaine toujours à l'honneur à Mawazine. On peut, ainsi, citer Amr Diab, Kadem Saher, Mayada Al Hanaoui, Nawal Zoghbi, Carole Samaha, Hussein Jasimi, Idir, Souad Massi et beaucoup d'autres. Pour la musique marocaine, il y aura Abdelwahab Doukkali, Nass El Ghiwane, Hasna Zalagh, Latifa Raâfat, Lahlou, Jil Jilala, Fnair, Rmiki, Thouria Hadraoui, Jbara, Majid Bekkas, Nhass, Jouala, Oudaden, Mustapha Bakbou, Rachid Berriah, Hatim Amor, Izanzaran… Une chose est sûre : il y en aura pour tous les goûts. Sur un autre registre, Mawazine n'est vraiment pas un festival comme les autres. En effet, son intérêt pour la création artistique n'est pas à démontrer. Il en fait même une manifestation réellement avant-gardiste. A chaque session, de nouvelles productions sont présentées au public. Ce sont souvent des créations originales. Il s'agit, ainsi, de promouvoir, à chaque fois, des rencontres inédites, voire improbables entre des artistes d'origines et de sensibilités différentes. Cette année Maroc Cultures a choisi le compositeur algérien Safy Boutella comme directeur artistique à l'effet de revisiter le répertoire du groupe mythique marocain Nass El Ghiwane dont le retour sur scène est ainsi annoncé en fanfare. Safy a été chargé d'arranger une quinzaine de morceaux emblématiques de Nass El Ghiwane comme «Allah Ya Moulana», «Siniya», «Khoudouni», «Fin ghadi bya khouya», «Ya bani insan», «Ghir Khoudouni», «Mahmouni», «Lmadi fat», autant de succès qui seront repris en cette occasion. L'ensemble qu'il va diriger comporte une vingtaine de musiciens dont une formation de cordes et des musiciens traditionnels. Et là, on reconnaît, bien sûr, la touche «boutellienne» qui ne s'accommode jamais de demi-mesures ni d'une simple derbouka. On apprend que le travail élaboré de l'artiste algérien et la coordination avec les autres musiciens ont commencé voilà presque neuf mois. Cela a consisté à donner une nouvelle dimension, un nouveau souffle et de nouvelles subtilités à l'œuvre de Nass El Ghiwane. Safy Boutella en «Guest star» Safy Boutella dit, pour sa part, avoir suivi tout simplement un fil conducteur à savoir «la force, l'universel, la conscience et l'amour du propos». Surnommés les «Rolling Stones africains», Nass El Ghiwane ont vu le jour au début des années 1970 avec l'émergence de la nouvelle tendance musicale marocaine. Révolutionnaires, leurs recherches au cœur du patrimoine marocain ont inspiré au groupe des paroles, des compositions et des rythmes audacieux pour traiter de manière originale des sujets sociaux et politiques. Cette création verra, en outre, la participation de Saïda Fikri, auteure, compositrice et interprète d'origine marocaine, un grand talent de la chanson marocaine qui chante souvent contre le racisme, l'intolérance, pour l'amour et la paix. Participe également à cette aventure lyrique l'un des meilleurs bassistes au monde, le bien nommé Victor Wooten. Après avoir collaboré un temps avec Bill Evans et Dave Matthews, Wooten vient d'inscrire dernièrement son nom, ou plutôt son initiale en lettres d'or aux côtés de celles de Stanley Clarke et de Marcus Miller. En participant récemment à la création de SMV, le V pour Vooten, il forme avec les deux autres plus grands bassistes du moment un trio d'enfer. Ensemble, ils viennent d'accompagner Chick Corea. Et la liste de ceux à qui ils vont donner le tempo risque d'être longue. Le nouveau promu Vooten est assurément un gars plutôt astucieux. Il doit notamment son ascension au fait qu'il a su développer avec bonheur une technique jusque-là inconnue, à savoir le Slap aller-retour, en utilisant son pouce comme médiator. Ce concert-événement, fruit de rencontres et de création, sera présenté le 22 mai 2011 à l'Espace Menzah de Rabat. Cette création sera, en outre, immortalisée par l'édition d'un CD et d'un DVD qui contribueront à élargir le rayonnement de Nass El Ghiwane. En matière de «come-back», Mawazine n'est pas avare en surprises. Pour preuve, cette édition va marquer le retour de Cat Stevens attendu depuis… 29 ans ! Il est à rappeler qu'après sa conversion à l'islam, Cat Stevens, aujourd'hui Yusuf Islam, s'était retiré de la musique commerciale. «An other cup» est donc son nouvel album, sorti en novembre dernier et qui connaît, paraît-il, actuellement un grand succès. «29 ans, barakat !» semble nous dire l'auteur de «Wild World» ou de «My Lady d'Arbanville» qui a bercé notre tendre jeunesse avec ses douces mélodies. Cat Stevens nous revient aujourd'hui presque comme un enfant prodige. D'autant qu'il est devenu l'un des nôtres depuis sa conversion à l'islam en 1977. Yusuf Islam est même devenu plus que cela : il est aujourd'hui l'une des figures de la communauté musulmane britannique. Avec ce retour en apothéose et ses noms prestigieux, il est à parier que cette affiche 2011 va définitivement consacrer Mawazine comme l'événement culturel majeur du Grand Maghreb, voire de l'ensemble du monde arabe. A la fois exigeant du point de vue artistique et extrêmement attractif, le festival s'annonce haut en couleur avec la participation quotidienne au bas mot d'au moins 100.000 personnes. On y reviendra ! De Rabat, A. Abdelghafour