«L'accès aux données sources est difficile. La maîtrise du sous-sol d'Alger est difficile à cause d'une profusion d'interventions assez désordonnées sur le sol public. Nous rencontrons tous des contraintes et ce débat permettra justement de voir dans quelle mesure un système d'information géographique (SIG) partagé peut être un outil d'efficacité globale pour diminuer la dégradation des installations indépendamment de leur vieillissement naturel.» C'est ce qu'a déclaré Jean-Marc Jahn, directeur général de la Société des eaux et de l'assainissement d'Alger (Seaal), lors de la journée d'étude organisée, hier, par la direction du patrimoine de la société sous le thème «Système d'information géographique SIG : de la description patrimoniale à l'optimisation de l'exploitation et de l'investissement». Différentes institutions concernées ont été conviées à cette journée telles que les ministères des Ressources en eau, de l'Aménagement du territoire, de l'Habitat, Sonatrach, Sonelgaz, l'Agence nationale du cadastre et l'Office national des statistique, pour essayer d'arriver à un accord de partage en matière de données afin d'organiser le système d'information géographique, SIG, dans notre pays. M. Jahn pense que plus les expériences seront partagées en toute transparence entre les réseaux concernés, plus les meilleures expériences réalisées à Alger pourront les inspirer et plus il y aura de chance d'accroître le niveau d'efficacité du service public. Les objectifs de cette journée, selon le directeur général de Seaal, est de dégager un certain nombre d'orientations qui pourraient être des préconisations pour une meilleure utilisation globale du SIG, penser à réfléchir non seulement à des idées ou concepts mais aussi à partager des formations et pourquoi pas créer un réseau autour de cette thématique ainsi que d'anticiper sur le besoin des compétences futures. Il a préconisé d'orienter les universités et les écoles algériennes pour développer des filières qui permettront d'avoir les compétences voulues. Le système d'information géographique SIG est un outil informatique permettant d'organiser et présenter des données alphanumériques spatialement référencées ainsi que de produire des plans et cartes. Ces derniers couvrent les activités géométriques de traitement et diffusion de l'information géographique. Le SIG aide à mieux détecter et réparer les fuites, donc une meilleure visualisation des installations les plus vulnérables, de la qualité d'eau distribuée et les curages de réseaux d'eaux usées ainsi que la diminution des détériorations d'ouvrages consécutives à des travaux sous domaine public. «Par l'organisation de cette journée, Seaal espère réunir les acteurs concernés sur une même idée de partage de l'information de l'état de leur d'avancement en matière SIG, de les sensibiliser à l'intérêt de le développer et de réfléchir aux perspectives d'amélioration de la situation actuelle et aux possibilités d'une coordination plus performante», a déclaré Toufik Khalfi, directeur du patrimoine à Seaal. Concernant l'Institut national de cartographie et de la télédétection (INCT) dont une représente a fait une démonstration détaillée sur la création et la gestion de la base de données géographique, M. Khalfi affirme que l'INCT a «le monopole de la cartographie», ajoutant qu'«on veut les pousser à actualiser cette cartographie pour qu'on puisse travailler sur des plans réels». Mokhtar Guerfi, enseignant-chercheur à la direction générale de la recherche scientifique et modérateur de cette journée, estime que «le problème réside dans le travail en solitaire de chacun des acteurs SIG qui nous amène à être confrontés à un problème d'actualisation des données». Il préconise «une coordination entre tous les acteurs pour produire la donnée ensemble et à se l'échanger, à la gérer, à la diffuser et la mettre à jour pour qu'elle puisse répondre à des normes et des standards de qualité. Et pour y arriver, il faut que l'Etat fasse des lois». Il renchérit : «On peut développer cette expertise en un projet pilote pour la wilaya d'Alger qui va servir à l'Etat pour légiférer en matière de données afin de mieux organiser le SIG. L'Etat comprend la nécessité des données géographiques et a créé à cet effet le ministère de la Statistique et de la prospective qui doit être l'instigateur de ce débat.» Kahina Bencheikh El-Hocine