La Russie espère que le sommet extraordinaire de l'Union africaine (UA), prévu aujourd'hui à Addis Abeba, permettra d'édicter des mesures qui mettront fin aux hostilités en Libye, a affirmé hier, le ministre russe des Affaires étrangères, Serguei Lavrov. «J'espère que grâce à cette rencontre, une ligne susceptible de mettre un terme à l'effusion de sang sera formulée à partir des propositions qui se trouvent sur la table de négociations, dont l'initiative du Conseil national de transition (CNT, rébellion)», a déclaré le chef de la diplomatie russe. Selon ses dires, le CNT a conçu une «feuille de route» appelée à résoudre le conflit en Libye. Ce document sera évoqué aujourd'hui, lors du sommet d'Addis Abeba. Ce forum «réunira les représentants de Benghazi, ceux de Tripoli et un envoyé spécial des Nations unies», a précisé M. Lavrov. L'UA tente depuis des semaines de trouver une solution politique sur la base de la feuille de route adoptée le 10 mars dernier par le comité ad hoc de haut niveau sur la Libye. Cette feuille de route souligne notamment la nécessité d'une «cessation immédiate de toutes les hostilités, de la coopération des autorités libyennes concernées pour faciliter l'acheminement de l'assistance humanitaire aux populations dans le besoin et de la protection des ressortissants étrangers y compris les travailleurs migrants africains vivant en Libye». Dans le même contexte, Serguei Lavrov, avait réaffirmé cette semaine la position de son pays qui appelle à la fin immédiate des violences en Libye, en recevant mardi dernier à Moscou des émissaires du régime libyen. «Nous avons soulevé les questions qui reflètent notre position de principe qui consiste en premier lieu à ce que le sang cesse de couler le plus vite possible en Libye», avait déclaré M. Lavrov, membre permanent du Conseil de sécurité de l'ONU, la Russie s'était abstenue le 17 mars de faire usage de son droit de veto lors du vote de la résolution 1973 qui a autorisé l'intervention d'une coalition internationale en Libye dans le but initial de «protéger les civils» Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a qualifié mardi le Conseil national de transition (CNT), instance dirigeante des rebelles libyens, «partenaire légitime» de négociation sur l'avenir de ce pays. «J'ai rencontré hier le représentant de l'opposition libyenne Abdel Rahman Shalgam. Lors de la discussion, il a souligné que le CNT ne demandait pas à être reconnu en qualité de seul représentant légal du peuple libyen, mais demandait que ce conseil soit reconnu en qualité de partenaire légitime dans les négociations sur l'avenir de la Libye», a déclaré M. Lavrov, cité par Ria Novosti. «C'est précisément en cette qualité que nous l'avons accueilli», a souligné le ministre. La Russie a reçu lundi Abdel Rahman Shalgam, un ancien ministre des Affaires étrangères et ambassadeur de Libye à l'ONU. M. Lavrov avait appelé avant la rencontre au «dialogue» entre les différentes parties au conflit et à un cessez-le-feu. M. Lavrov a indiqué hier, que la Russie soutenait les efforts de l'Union africaine, qui doit tenir mercredi et jeudi un sommet extraordinaire sur cette crise à son siège d'Addis Abeba. «J'espère qu'à l'issue de cette rencontre sera définie une ligne qui permettra de mettre fin le plus vite possible à l'effusion de sang», a-t-il dit. La Russie avait reçu la semaine dernière des émissaires du pouvoir libyen auxquels elle avait demandé d'appliquer la résolution du Conseil de sécurité de l'ONU. Moscou a vivement critiqué les bombardements de la coalition en Libye, jugeant qu'elle outrepassait le mandat défini par les Nations unies. R. I.