Loin des préoccupations de l'UA, l'OTAN accentue ses raids sur Tripoli. Le Conseil de sécurité et le Conseil de paix et sécurité (CPS) de l'Union africaine (UA) exigent un cessez-le-feu «crédible, vérifiable et immédiat» et une fin complète des exactions contre les civils en Libye où la situation humanitaire ne cesse de se détériorer. Les deux instances ont salué, dans un communiqué publié à l'issue de leur cinquième réunion consultative à Addis-Abeba, les efforts du Comité spécial du haut niveau de la Commission de l'UA et de Abdel-Elah Mohammed al-Khatib, l'envoyé spécial de Ban Ki-moon et encouragé tous les acteurs politiques intéressés à faire tout leur possible pour trouver «une solution à la crise qui répond à des revendications légitimes du peuple libyen» et ce, en accord avec les résolutions 1970 et 1973 de l'ONU. Elles ont appelé aussi à un respect des droits de l'homme et à la création des conditions nécessaire à l'accès de l'assistance humanitaire à toutes les populations qui sont dans le besoin et à la nécessité d'une assistance spécifique aux travailleurs migrants africains vivant en Libye, y compris ceux qui cherchent à quitter ce pays. Loin des préoccupations de l'UA qui tiendra mercredi et jeudi prochain à Addis-Abeba un sommet extraordinaire pour relancer sa «feuille de route» conernant le différend entre Tripoli et Benghazi, l'OTAN accentue ses raids sur Tripoli. Dans la nuit de samedi à dimanche, elle a bombardé, pour la énième fois depuis qu'elle a pris les rênes des opérations militaires le 31 mars dernier, la résidence du colonel Mouammar Kadhafi, près du centre de la capitale. L'Union européenne, qui a pris les devants de la coalition internationale compte ouvrir une «représentation» à Benghazi pour apporter aide et assistance à l'opposition. Catherine Ashton, la chef de la diplomatie du Vieux continent était, hier, sur place pour rencontrer Moustapha Abdeljalil, le président du Conseil national de transition (CNT), l'instance dirigeante de la rébellion et inaugurer cette représentation. «C'est un honneur de rencontrer ceux qui se sont battus pour la démocratie et un avenir meilleur en Libye», dit-elle à ses interlocuteurs présentant l'ouverture de ce «bureau» comme un signal fort du soutien de l'UE au «peuple libyen». «C'est l'UE qui passe des mots à l'action» se félicite-t-elle promettant au CNT un soutien aussi «longtemps» qu'il le «souhaitera». Un souhait que la Russie ne semble pas partager, même si un représentant du CNT sera aujourd'hui, à Moscou, l'hôte de Sergueï Lavrov, le ministre des Affaires étrangères de Dmitri Medvedev.