Plus de 3 000 mineurs en situation de danger moral et physique à l'échelle nationale ont été récupérés de la rue en 2010 par les services de police, et 2 279 ont été remis à leurs parents, a-t-on appris auprès de la police judiciaire. «Au total, 3 099 mineurs, dont 1 091 filles, en situation de danger moral ont été récupérés de la rue par les services de police en 2010, et 2 279 ont été remis aux parents, soit 73,54% des mineurs réinsérés en milieu familial, a indiqué la commissaire principale Mme Kheira Messaoudène, chargée du bureau national de la protection de l'enfance et de la délinquance juvénile à la direction de la Police judiciaire. Elle a précisé que l'âge des enfants et adolescents en situation de danger moral durant la même période varie de moins de 10 ans à 18 ans, la grande majorité se situant entre 13 et 16 ans avec 1 181 mineurs, alors que ceux âgés entre 16 et 18 ans viennent en deuxième position avec 937 mineurs. Le même bilan a enregistré durant la même période, 543 mineurs en danger moral âgés de moins de 10 ans dont 168 filles, et 438 mineurs âgés entre 10 et 13 ans. La politique de réinsertion de ces mineurs représente l'objectif principal des services de police dans leur programme de prise en charge destiné à cette frange vulnérable de la société, a souligné Mme Messaoudène. Elle a également précisé que parmi le nombre global de ces mineurs récupérés par les services de police, 595 dont 265 filles ont été placés dans des centres spécialisés relevant du ministère de la Solidarité nationale et de la Famille après les avoir présentés devant le juge des mineurs. Evoquant les causes du placement de ces mineurs dans des centres spécialisés, elle a expliqué que la plupart d'entre eux donnent de fausses identités ou adresses et les parents ne sont généralement pas identifiés. Durant les quatre premiers mois de l'année 2011, la police judiciaire a récupéré 1 004 enfants (346 filles) dont 790 (255 filles) ont été remis a leurs parents. Il s'agit d'enfants exposés au danger de la rue dans des endroits «malsains» à des heures tardives, sans raison précise, et parfois des enfants en fuite, a-t-elle expliqué. La procédure de réinsertion des enfants en danger moral récupérés peut prendre 24 heures ou un peu plus, ce qui nécessite, a-t-elle plaidé, l'ouverture de centres d'accueil provisoire destinés aux enfants en danger moral relevant des services sociaux, afin de les protéger en attendant leur réinsertion familiale. Par ailleurs, la même responsable a indiqué que la direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) était doté de brigades pour la protection de l'enfance à l'échelle nationale, dont les éléments ont bénéficié de plusieurs cycles de formation spécialisés dans la lutte contre la délinquance juvénile et la prise en charge des enfants en danger moral et physique. La commissaire principale a affirmé que l'enfant algérien était «récupérable» et il suffit juste de lui prêter attention et de lui assurer une prise en charge socio-psychologique, appelant à l'implication de toute la société pour aider cette catégorie fragile de la société.