Les décisions prises lors de la réunion de Moussa Benhamadi, ministre de la Poste et des Technologies de l'Information et de la Communication (PTIC) avec les responsables d'Algérie poste et le secrétariat national de la fédération des PTIC n'ont pas eu éco parmi les travailleurs d'Algérie poste, en grève depuis samedi dernier et déterminés à poursuivre leur mouvement jusqu'au bout. A notre arrivée à la Grande Poste d'Alger, les agents étaient mobilisés devant la grande porte. Ils ont placardé des écriteaux, où c'est mentioné : «A nous l'Algérie, à vous la poste», «40% pour les responsables et 0% pour les travailleurs». Une protestataire affirme qu'ils n'ont pas de syndicat. «Nous n'avons pas de représentant syndical. La section syndicale a été dissoute par Sidi Saïd. Et Mohamed Tchoulak, qui a négocié avec le ministre, représente le partenaire social d'Algérie Télécom, dont nous ne faisons pas partie», lance-t-elle. Les principales revendications des travailleurs en grève concernent la révision de la grille des salaires qui n'a pas été touchée depuis 2003, l'avancement du grade en fonction de la compétence et de l'ancienneté. Ils revendiquent, par ailleurs, la prime de rondement individuel et collectif. «Nos supérieurs obtiennent des primes de 40 000 DA et plus, alors qu'un agent de guichet, exposé à tous les risques, n'en a que 1000 DA», a clamé Rime, employée depuis 40 ans. En outre, ils demandent une commission d'enquête visant les responsables d'Algérie Poste, qui, selon les grévistes, prétendent qu'il n'y a pas d'argent. Ils affirment que «l'ex-directrice a laissé des comptes excédents avant de partir. Où est l'argent de la poste ?» Ils exigent aussi des pourparlers avec le ministre lui-même et personne d'autre. La grève a gelé bon nombre de bureaux de poste à l'échelle nationale. Les travailleurs d'Algérie Poste ont décidé de maintenir leur protestation tant que leurs revendications ne seront pas satisfaites complètement.