D'après un membre du syndicat d'entreprise d'Algérie Poste qui a souhaité garder l'anonymat, le véritable enjeu réside dans la gestion des œuvres sociales. «Le syndicat d'Algérie Télécom qui gère les œuvres sociales des deux entreprises, à savoir Algérie Poste et Algérie Télécom, refuse que le syndicat d'Algérie Poste le fasse par par lui-même. Appuyés par un membre influent de l'UGTA, les membres du syndicat d'Algérie Télécom ont forcé le secrétaire général de la fédération des PTIC, M. Tchoulak, à dissoudre le syndicat d'Algérie Poste, juste après l'élaboration de la plateforme des revendications. Notre source affirme qu'une manipulation est en train de ce produire. «Ils ne veulent pas céder la gérance des œuvres sociales.» Bien qu'ils sachent que leur protestation lèse les usagers, ils ne sont pas près d'abdiquer pour autant. En grève depuis samedi dernier, les employés d'Algérie Poste poursuivent toujours leur mouvement de protestation malgré les promesses de leur tutelle ainsi que celles du secrétaire général de la Fédération de la poste et des technologies de l'information et de la communication (PTIC). Le débrayage est de 80% à travers tout le territoire national, les établissements postaux des wilayas de Constantine, Sétif, Guelma, Oran, Tiaret, Béjaïa, Tizi Ouzou, Mostaganem, Béchar… observent la grève au même titre que leurs collègues d'Alger, d'après nos sources. A la Grande-Poste, ils étaient des centaines venus pour se soutenir face à une direction qui refuse de les entendre. Nous avons approché les employés de différents bureaux de poste, à savoir le centre postal de Birtouta (CTP), les Chèques postaux, le centre de contrôle des mandats (CCM), la direction territoriale postale (DTP), les recettes principales (RP), la Caisse nationale d'épargne et de prévoyance (Cnep) ainsi que la direction wilaya d'Alger-Centre. Un des grévistes nous a assuré que les bureaux de poste de l'est d'Alger sont, eux aussi, en grève tels que ceux de Aïn Taya, de Dar El-Beida, Bordj El-Kiffan et Bouira, en nous certifiant que le service minimum est assuré. «Nous ne voulons pas pénaliser la population par notre mouvement de protestation… cela fait 32 ans que je suis à la Cnep et que je patiente, cela suffit… Ce n'est pas le moment pour que la direction fasse la sourde oreille», explique une protestataire. Un autre renchérit : «97% des agents recrutés depuis 1978 et jusqu'au jour d'aujourd'hui, sont à la même place… 35 ans au guichet !» Les employés demandent à ce que la réglementation soit respectée. Une réunion est prévue aujourd'hui entre la tutelle, le secrétaire de la fédération des PTIC et des membres du syndicat d'Algérie Poste, réhabilité depuis. Pour rappel, les principales revendications des travailleurs en grève concernent la révision de la grille des salaires qui n'a pas été touchée depuis 2003 ; l'avancement du grade en fonction de la compétence et de l'ancienneté et la prime de rendement individuel et collectif. Une réunion se tient entre les membres du syndicat d'entreprise d'Algérie Poste et la direction, au moment où nous mettons sous presse.