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Une trilogie pour Tlemcen, capitale musulmane
Publié dans La Nouvelle République le 27 - 09 - 2011

C'est une trilogie qui arrive à point nommé en avril 2011 et qui honore cette année de la culture musulmane à Tlemcen, par la somme considérable de connaissances qu'elle apporte.
En effet, Fatima Zohra Bouzina Oufriha arrive à l'heure du grand rendez-vous des participants à cette année de la culture musulmane par son éclairage déterminant sur les grands hommes et les événements qui ont soutenu et valorisé l'Islam, au fil des siècles. Cet événement, d'envergure internationale, étalé sur une année et utile à tous égards, est marqué au quotidien par des conférences et des publications qui mettent en évidence les fondements d'une communauté musulmane dont l'œuvre immense a rayonné à travers tous les continents. Nous en avons eu des témoignages convaincants par des hommes de la trempe d'Ibn Rochd ou d'Ibn Khaldoun et d'autres dont la liste est longue, qui ont beaucoup apporté à la philosophie, à la sociologie, aux scien-ces exactes pour évoluer. 1- Le siècle d'or du Maghreb central Tel est le titre du premier ouvrage présentant Tlemcen comme ville carrefour ayant servi à une époque déterminée de son histoire comme lieu de rencontre de l'Orient et de l'Occident. Sidi Boumediene et Ibn Khaldoun en sont les figures emblématiques. Tlemcen fut choisie comme site stratégique par Idriss 1er pour la fondation de la dynastie idrisside au cours de laquelle se sont cons-truites de nombreuses mosquées de style arabo-andalou. Idriss a bénéficié dans la réalisation de son œuvre immense, de l'aide de Yaghmoracen et des Omeyyades, ainsi que des Béni Zeiyan. Ce qui a permis à Idriss II d'en être le continuateur (788-828). Fatima Zohra Bouzina Oufriha parle de l'essor connu par Tlemcen sous les Almoravides et les Almohades, et insiste sur le rôle important joué par Yaghmoracen comme souverain émérite, bâtisseur hors pair, continuateur de l'œuvre d'Abou Hemou, d'Ibn Tachfin puis d'Aboul Hadjadj. C'est pour ces raisons de rayonnement culturel que Sidi Boumediene, venu d'Andalousie, et Lalla Setti, d'Orient, ont choisi d'élire domicile à Tlemcen. Et que de medrassate ont été créées dans cette ville aux origines lointaines et surnommée «la Grenade africaine», qui a vu naître en son sein de grands poètes comme Ibn El Meçaîb, Ibn El Khamis ! Et que d'écrivains étrangers furent attirés par Tlemcen ! Ce fut le cas de Bargès, Marçais, Bel, Berque, et la liste est encore longue. La plupart d'entre eux ont été des professeurs émérites à la Medersa de la ville où Mme Oufriha a fourbi ses premières armes de femme de lettres qui laisse aux générations futures des documents de grande valeur sur le grand héritage des anciens, fondateurs des dynasties successives, constructeurs d'édifices prestigieux, de medrassate, de villes édifiées avec un style minutieusement étudié et dont les vestiges en sont les meilleurs témoignages, tels ceux de Mansoura, admirablement conservés. 2- Hommes célèbres du Maghreb central Ces hommes dont l'auteur a retracé l'itinéraire comme acteurs de l'histoire ou de la révolution libératrice, sont des figures de proue à Tlemcen dont ils sont originaires : Messali Hadj, cheikh Mahdad, Si Abdelkader, en tant qu'enfants de Tlemcen, comme Benzerdjeb, docteur de la guerre de libération, dont le lycée de la ville porte le nom. C'est par Mahdad, qui a été son professeur émérite à la Medersa de Tlemcen, que Fatima Zohra Bouzina Oufriha a beaucoup appris sur la période andalouse et les noms prestigieux qui s'y rattachent, comme Ibn El Khattib, grand vizir de Grenade, Al Maghili, adepte de la confrérie qadiriya (1493-1528) et fondateur de l'empire Songhaï. Selon l'auteur, El Maghili est aussi un enfant de Tlemcen, né au XVe siècle, du temps où la ville était la capitale des Zianides. Personnage historique, il est originaire de la tribu des Maghila, issue de Abdelmoumène, fondateur de la dynastie almohade. Les Maghila ont la réputation d'avoir donné des hommes qui ont travaillé au service des Mérinides et des Béni Zeiyane de Tlemcen. El Maghili a d'abord été l'élève des grands maîtres de la trempe de Sidi Abderrahmane Ataalibi, grand maître d'Alger dont il est devenu le gendre en épousant sa fille Zeineb. Saint Mrabet et savant connu au Maghreb de l'extrême ouest à l'extrême est, El Maghili est abondamment cité pour ses échanges épistolaires avec les souverains, personnalités religieuses qu'il a connus et consultés, comme les cadis et muphtis de Fès, Tunis, Tlemcen. Sa renommée a pris de l'extension pour avoir vécu au Touat, Gourara, Tidikelt, Gao (Niger), Le Caire, Tombouctou, en sa qualité de philosophe et d'historien de l'Islam. A l'époque, la plupart de ces villes étaient devenues des lieux de transit entre Venise, Marseille et l'Afrique. Ce qui leur donna, à la faveur de leurs activités commerciales surtout, quelque importance. Il faut revenir à Mahdad, communémnt appelé Cheikh Mahdad, devenu pour l'auteur de la trilogie une référence à vie, pour dire qu'il l'a marquée, qu'il a été polyglotte, homme de lettres, spécialiste de l'Espagne musulmane, membre de l'UDMA avec Messali comme membre fondateur, qui a connu l'Emir Khaled. Ce cheikh Mahdad qui, en tant que professeur de medersa, lui a inculqué des principes de travail, a été le compagnon de William et Georges Marçais, Godefroy, Demonbynes. On l'apprécia pour sa culture arabe, française, persane, turque, hébraïque, et comme sénateur. C'est de son ancien professeur que Fatima Zohra a appris l'œuvre d'Ibn Tachfin, d'Abou Yacoub et de son fils El Mansour, constructeurs de bibliothèques et de grands monuments, de Yaghmoracen et d'Ibn Khaldoun. 3- Sidi Boumediene et Ibn Rochd L'auteur les a appelés : deux immortels de l'Occident musulman. Le premier, musulman de tendance soufie, est un grand saint originaire d'Andalousie qui a beaucoup vo-yagé en Algérie avant de s'établir définitivement à Tlemcen, après avoir longtemps séjourné à Béjaïa. Il est contemporain de Ibn El Arabi et de Sidi Abdelkader el Djillali, walis de l'Islam comme lui. D'ailleurs il avait la même ferveur religieuse et la même probité morale. A l'occasion de cette année de la culture musulmane à Tlemcen, il nous a été donné d'assister au tournage d'un film qui lui a été consacré. Nous avons visionné une séquence importante, celle de la vie d'ermite dans la grotte de Béni Add, au cours de laquelle le wali se consacrait à la récitation des sourate du Coran. Sidi Boumediene vivait dans un contexte politico-économique très complexe avec la succession des dynasties almohade et almoravide. Mais toujours est-il que les deux sommités du monde arabo-musulman, qui ont vécu à la même époque, étaient à l'opposé l'un de l'autre. « Sidi Boumediene, dit Fatima Zohra Bouzina Oufriha, est l'incarnation de l'amour divin, des battements du cœur, au contraire d'Ibn Rochd, grand représentant de la raison et de l'exercice des fonctions mentales et intellectuel-les ; il se méfiait du soufisme et le traquait partout où il se nichait. » En réalité, le Coran est en parfaite compatibilité avec la rationalité, le raisonnement et le discours scientifique ou philosophique. La pratique religieuse pour un moderniste admet tout à fait les syllogismes d'Ibn Rochd ainsi que sa philosophie fondée sur l'Ijtihad ou l'effort de réflexion. L'auteur du livre parle d'une traduction d'Ibn Rochd par Caelo et El Mundo qui à leur tour sont traduits pour le même Ibn Rochd qui connaissait parfaitement Aristote, par Michel Scott. Ce qui montre que le philosophe reste d'actualité, à l'image d'Ibn Khaldoun. Mme Bouzina cite également J. Vernet selon laquelle l'une des réformes scientifiques qui eut le plus de portée dans l'histoire de la pensée humaine, c'est celle de Copernic qui avait un goût prononcé pour les écrits d'Ibn Rochd qui ne le quittaient jamais. Il se maintint très étroitement au contact de toutes les universités où l'on enseignait les théories physiques et mathématiques des Arabes». Sidi Boumediene, orthographié parfois sous la forme d'Abou Madyan, n'avait pas consacré sa vie qu'à la foi. Il laissa une production intellectuelle très diversifiée bien que la plupart de ses écrits fussent perdus. D'après l'auteure, il laissa des textes sous la forme de recommandations (appelés aujourd'hui textes de type prescriptif), d'articles de foi, de quacidathe classiques monorimes, très courantes en Andalousie comme chez Ibnou Zaïdoun. Sidi Boumediene a travaillé aussi dans le genre Mouwachchahs (genre littéraire proche de la qacida), les Zadjals ou genre poétique andalou et proche du melhoun, fait de strophes et de scansions syllabiques ou du haouzi, genre à la fois littéraire et musical, rappelant les medhs adaptés à la chanson par Nouri Koufi. Les deux grands hommes, l'un tourné vers la foi et l'amour de Dieu, l'autre vers le raisonnement scientifique et la science en général tout en étant un fervent pratiquant, sont d'une parfaite complémentarité, même opposés par leur vocation. Leur littéraire apporte un éclairage au soufisme tel que décrit par l'auteure essayiste qui agrémente son livre de pages intéressantes concernant l'œuvre juridique d'Ibn Rochd qui avait également la vocation d'économiste. 1- Fatima Zohra Bouzina Oufriha, Tlemcen, capitale musulmane ou le siècle d'or du Maghreb central, Essai, Ed. Dalimen, avril 2011, 377 pages. 2- Fatima Zohra Bouzina Oufriha, Hommes célèbres du Maghreb central, Essai, avril 2011, Ed. Dalimen , 170 pages. 3- Fatima Zohra Bouzina Oufriha, Sidi Boumediene, Ibn Rochd, Deux immortels de l'Occident musulman, Essai, Ed Dalimen, 200 pages, avril 2011.

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