Un panel du conseil de sécurité des Nations unies est appelé à se prononcer sur un projet de résolution autorisant le déploiement de 4 200 Casques bleus éthiopiens dans le territoire soudanais disputé d'Abyei, après un accord signé entre le Nord et le Sud du Soudan. Selon des sources diplomatiques, cette force de paix onusienne aura notamment pour mission de surveiller le retrait des forces armées soudanaises (SAF) de la région et de veiller au respect des droits de l'Homme dans le territoire, source de conflit entre le Nord et le Sud. L'ambassadrice des Etats-Unis à l'ONU, Susan Rice avait annoncé avoir soumis au conseil de sécurité un projet de résolution prévoyant l'envoi de 4 200 Casques bleus éthiopiens à Abyei dans le cadre d'une mission de maintien de la paix. Ces soldats éthiopiens placés sous mandat de l'ONU représenteraient quatre fois les effectifs de l'ONU actuellement dans le territoire, soit l'une des plus grandes forces jamais déployées sur une si petite région. Le gouvernement éthiopien avait confirmé qu'il allait envoyer une mission de maintien de la paix à Abyei, et ce après «le retrait total des troupes soudanaises de cette région», avait déclaré le porte-parole du ministère éthiopien des Affaires étrangères, Dina Mufti. Cette réunion du conseil de sécurité intervient après la signature la semaine dernière entre le gouvernement soudanais et le gouvernement du Sud-Soudan d'un accord prévoyant la démilitarisation de la région pétrolifère d'Abyei. Selon Mme Rice, cet accord est «urgent et fragile», ce qui nécessite un vote rapide du conseil onusien. Outre la démilitarisation, l'accord prévoit le déploiement de troupes éthiopiennes sur les frontières entre le Nord et le Sud du Soudan pour assurer la sécurité et la création des conditions nécessaires en vue d'un retour rapide des personnes déplacées et la protection des civils, ainsi que les étapes vers un règlement définitif du statut de la région. Le texte prévoit également la formation d'une nouvelle administration, composée de deux membres de chaque côté, et une force de police émanant de la communauté locale et supervisée par un comité mixte. Cette accord conclu entre le Nord et le Sud du Soudan a été salué par la communauté internationale, y voyant un moyen de mettre un terme au conflit autour de la région d'Abyei. Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a souhaité que le conseil de sécurité prendrait le plutôt possible les mesures pour mettre en place une mission de l'ONU au Sud-Soudan. L'Union africaine (UA) s'est également réjouie de cet accord qui constitue «une base pour la résolution d'autres questions» en suspens, selon le président de la commission de l'UA, Jean Ping. S'agissant par ailleurs de la région du Kordofan-Sud, frontalière entre le Nord et le Sud-Soudan, théâtre de combats ces derniers jours ayant opposé les troupes du gouvernement à l'Armée de libération du peuple soudanais (SPLA, ex-rébellion du Sud). L'UA a exhorté les deux parties soudanaises à mettre fin aux hostilités et à trouver un accord pour mettre fin à la crise, ainsi qu'à faciliter l'accès des agences humanitaires aux populations civiles dans toutes les régions du Kordofan-Sud. L'Allemagne a aussi invité les parties au Soudan à trouver une solution durable à leur conflit autour des régions disputées pour permettre au retour des réfugiés contraints de fuir devant les affrontements. Le gouvernement allemand avait annoncé qu'il augmentait d'un million d'euros, à 4,2 millions d'euros, la somme débloquée pour l'aide humanitaire au Soudan. La Chine a, pour sa part, souligné sa volonté de jouer un rôle «positif» et «constructif» dans la promotion du processus de paix entre les parties nord et sud du Soudan. L'accord de paix global inter Soudanais, qui a mis fin en 2005 à la guerre civile entre le Nord et le Sud du Soudan, prévoyait l'organisation d'un référendum d'autodétermination à Abyei en janvier 2011, en même temps que celui sur l'autodétermination du Sud-Soudan. En l'absence d'accord sur la composition d'une commission électorale, le scrutin avait été reporté. Le Sud-Soudan a voté massivement pour la sécession, qui entrera en vigueur dès le 9 juillet prochain.