A l'occasion de la clôture de l'université d'été des cadres de la République arabe sahraouie qui s'est tenue à l'Institut algérien du pétrole, à Boumerdès, le président de la RASD, Mohamed Abdelaziz, a prononcé un discours dans lequel il a retracé la lutte du peuple sahraoui pour son indépendance. Il laissera entendre, à la veille d'un autre round de négociations directes avec le Maroc que «les Sahraouis sont déterminés pour toutes les options». S'il a exprimé le vœu que le pouvoir marocain réponde enfin favorablement aux résolutions onusiennes d'organiser un référendum sur l'autodétermination du peuple sahraoui, il a écarté toute éventualité «d'exclure la RASD du principe international pour l'autodétermination». Devant un parterre d'invités du corps diplomatique et de personnalités politiques, Mohamed Abdelaziz a fait une longue plaidoirie sur le rôle de l'Algérie dans son soutien aux peuples qui luttent pour leur indépendance avant de s'exclamer «L'Algérie na pas besoin de nous. Mais le peuple sahraoui si.» Il a relevé le poids régional et international de l'Algérie qui, selon lui, «est la seule puissance régionale à pouvoir jouer un rôle de leader dans le Maghreb». Vraisemblablement en réponse aux accusations marocaines tentant d'impliquer l'Algérie dans le conflit en lui imputant une grande responsabilité, il a tenu à souligner que «l'Algérie ne s'est jamais immiscée dans nos affaires d'aucune manière» et de pointer du doigt «le complexe que nourrissent certains pays de la région vis-à-vis de l'Algérie». Néanmoins, il a invité les pays limitrophes de l'Algérie à se rassembler autour d'un projet régional de coopération et d'entraide, notamment après les derniers développements régionaux, allusion à la crise libyenne et à la situation au Sahel. De plus, il a lancé un message de fraternité au peuple marocain qui n'a aucune responsabilité dans les politiques expansionnistes du Makhzen. S'adressant à l'ONU, le président sahraoui lui a demandé d'assumer pleinement ses responsabilités non seulement dans ses offres d'auspices aux négociations mais également en faisant toute la lumière sur le crime perpétré contre le militant Dember et sur les tortures et exactions subies lors de l'intifadha de novembre 2010, d'œuvrer à la libération des détenus politiques et à imposer au gouvernement marocain de révéler le sort des 651 disparus, ne manquant pas de dénoncer l'ostracisme des puissances occidentales et à leur tête la France qui soutient le Maroc. Le représentant de la commission algérienne de soutien au peuple sahraoui a annoncé la tenue d'une conférence internationale sur le droit au peuple sahraoui à l'autodétermination d'ici la fin octobre prochain. Pour rappel, le Premier ministre sahraoui, Abdelkader Taleb Omar, dans son allocution inaugurale de l'université d'été des cadres de la RASD, avait appelé le gouvernement espagnol «à assumer ses responsabilités historiques». Il avait aussi demandé au gouvernement espagnol d'œuvrer en faveur de la décolonisation du Sahara Occidental . Une «dette politique et morale» envers le peuple sahraoui dont il doit s'acquitter, selon lui. En outre, il avait clairement signifié à la France de cesser son soutien au Maroc afin que la solution démocratique au conflit puisse se réaliser. Abdelkader Taleb Omar avait accusé la France de s'opposer à la mission de la Minurso dans son contrôle des droits de l'homme au Sahara Occidental. Il avait interpellé l'ensemble des pays du monde ainsi que leurs organisations civiles à apporter leur soutien au peuple sahraoui dans sa lutte pour la liberté et la démocratie. Cette situation perdure «en raison de l'obstination marocaine, de l'entrave française et du désengagement de l'Espagne de ses responsabilités en matière de décolonisation», avait-t-il précisé en substance. Et de rappeler le traitement de la question sahraouie par le Conseil de sécurité en faisant référence au chapitre 6 de la Charte des Nations unies prévoyant le règlement pacifique des conflits.