Photo : S. Zoheir Par Ali Boukhlef Mohamed Abdelaziz est optimiste, mais n'exclut pas le retour à la lutte armée. A une journée de la reprise des discussions entre le Front Polisario et le Maroc, le président sahraoui a réitéré, hier à partir de Boumerdès, le choix de son peuple pour la marche «vers la liberté».Dans un long discours, prononcé à l'occasion de la clôture de l'université d'été des cadres de la République sahraouie, tenue à Boumerdès, le président de la RASD a réitéré le choix de son gouvernement pour une solution pacifique au problème qui l'oppose au Royaume du Maroc. Mais en même temps, il a averti que le retour à la lutte armée reste possible. «Le choix de la lutte armée est un droit consacré par la Charte des Nations unies. Nous rappelons que ce droit reste d'actualité chez nous tant que nos droits sont bafoués. Nous craignons que l'attitude du Maroc ne nous conduise à y avoir recours», a-t-il tonné devant un parterre de militants sahraouis et d'invités, notamment l'ambassadeur du Venezuela et un représentant de l'ambassade de Russie à Alger. Le chef du Polisario a, encore une fois, accusé la France de partialité dans le traitement de la question des droits de l'Homme. «Certains prétendent défendre les droits de l'Homme. Mais ils oublient de dire que les Sahraouis luttent pour leurs droits», a-t-il dit en direction de la France. Mohamed Abdelaziz s'est même posé la question de savoir pourquoi les pays occidentaux ont soutenu l'indépendance du Sud-Soudan, mais se taisent lorsqu'il s'agit des Sahraouis. «C'est une hypocrisie», a-t-il accusé. Le président de la RASD a demandé à l'ONU de «prendre ses responsabilités en ce qui concerne la gestion du territoire qui est sous son autorité, en attendant d'assumer sa responsabilité de décoloniser le Sahara occidental». Malgré la souffrance de son peuple, le président sahraoui a tendu la main aux Marocains. «Je tends ma main aux intellectuels, aux politiques et à tous les Marocains sincères pour mettre fin à l'effusion de sang», a-t-il dit, tout en rappelant que ni la RASD ni l'Algérie «n'ont un problème avec le peuple marocain frère». Il a plaidé pour un Maghreb des peuples. Mohamed Abdelaziz a longuement loué le soutien de l'Algérie dans la lutte du peuple sahraoui, demandant à ses concitoyens de ne pas l'oublier. Après avoir retracé l'histoire de la position de l'Algérie, il a indiqué que «notre choix de nous allier à l'Algérie n'est pas un choix sentimental. L'Algérie est notre allié, notre frère. Nous avons fait ce choix parce que l'Algérie est un grand pays et une grande puissance qui a des positions doctrinales», rappelant que «l'Algérie n'a jamais demandé quoi que ce soit en contrepartie de sa position. Mieux que cela, je suis en devoir de témoigner que l'Algérie n'a jamais interféré dans nos choix, se contentant de soutenir un principe, qui est celui de notre droit à l'autodétermination».