Le huitième round des pourparlers informels entre le Polisario et le gouvernement marocain s'est achevé jeudi à Greentree, dans la banlieue de New York, avec comme seul résultat concret une promesse faite par les deux parties d'une nouvelle rencontre en septembre prochain. «A la fin de la rencontre, chaque partie a continué de rejeter les propositions de l'autre partie comme seule base de négociations, réitérant leur volonté de travailler ensemble pour parvenir à une solution politique», a souligné Christopher Ross, l'envoyé spécial de l'ONU dans la région. Les parties ont aussi confirmé leur intention de participer au séminaire qui sera organisé par le bureau du Haut Commissaire pour les réfugiés à Madère, au Portugal, en septembre 2011. C'est dire que le spectre de l'échec plane sérieusement sur cette initiative lancée par l'ONU. Les deux parties reconnaissent que le statu quo actuel est inacceptable et se sont engagées à poursuivre ces négociations de bonne foi. Les représentants du Polisario n'ont pas manqué de dénoncer «la position figée» des Marocains qui ne veulent parler que de «l'autonomie, toute l'autonomie et seulement l'autonomie». Le chef de la délégation sahraouie ne voit aucun signe de changement dans la politique marocaine. Alors que les médiateurs onusiens et autres observateurs internationaux présents aux négociations misaient beaucoup sur des gestes forts qui puissent esquisser un début de solution au conflit qui dure depuis plus de trente-cinq ans. De leur côté, les Marocains ne désespèrent pas de ramener leur vis-à-vis sahraouis à de «meilleurs sentiments», en essayant d'imposer leur plan d'autonomie comme une solution de fait accompli. Comme de coutume, ils exhortent le Polisario à accepter «la paix des braves» qu'ils sont venus leur proposer. Une «paix des braves» qui est, pour les Sahraouis, synonyme d'abdication et d'assimilation. Elucubrations médiatiques A cette occasion, et comme au lendemain de chaque déconvenue, le gouvernement marocain actionne sa presse pour jeter la responsabilité sur Alger. Celle-ci, à l'unisson, se targue de cet énième échec qu'elle présente comme une victoire de la diplomatie de Sa Majesté et celle de sa dernière duperie baptisée «plan d'autonomie». Ces titres sortent la même rengaine contre l'Algérie accusée de soutenir le Polisario, et jouent à la provocation, en évoquant cette histoire ubuesque de soutien au régime de Kadhafi. Certains organes zélés estiment même que l'Algérie fait des pieds et des mains pour «entraver la révolution» dans la région. Ces journaux aux ordres considèrent dans le même ordre d'idées que l'autonomie, proposée par le Royaume, est la voie réaliste et prometteuse pour le règlement de la question du Sahara. Dans leurs dernières livraisons, ils présentent le régime marocain comme étant le modèle de démocratie dans le Maghreb, avec ses prétendues réformes constitutionnelles. Or, il y a une flagrante contradiction à prôner la démocratie et continuer à refuser le principe légitime de référendum comme solution au problème sahraoui. Car il s'agit ici d'un déni de droit, reconnu de surcroit, par les plus hautes instances internationales.