Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a exclu, hier, la normalisation des relations entre son pays et Israël avant que ce dernier ne présente des excuses à Ankara pour l'abordage meurtrier du navire turc en mai 2010, qui a tenté de briser le blocus israélien sur Ghaza. Réaction du Premier ministre turc en réponse à la demande du président Obama invitant Istanbul à tourner cette page avec israël. «Tant qu'Israël ne présentera pas des excuses à la Turquie, ne versera pas des compensations pour les familles des victimes, une normalisation des relations est impensable», a déclaré M. Erdogan à l'ouverture à Istanbul d'une réunion des ambassadeurs palestiniens, en présence du président palestinien Mahmoud Abbas. Même si Istanbul continue d'exiger des excuses d'Israël, leurs relations bilatérales n'ont pas pour autant été affectées à la vue du taux des échanges commerciaux élevés en 2011 par apport à l'année dernière. Par ailleurs jeudi dernier, le ministre israélien chargé des Affaires stratégiques, Moshé Yaalon, a affirmé que son pays n'était pas prêt à présenter des excuses à la Turquie. Après le raid israélien dans les eaux internationales sur le Mavi Marmara, qui avait tué neuf pacifistes turcs, alors que le navire tentait de briser le blocus maritime imposé par Israël à Ghaza, la Turquie avait rappelé son ambassadeur à Tel-Aviv et assuré que les relations bilatérales ne seraient «plus jamais les mêmes». Par ailleurs, M. Erdogan s'en est pris à l'«intransigeance» d'Israël, qui refuse d'avancer vers une solution du conflit israélo-palestinien, et son refus de lever le blocus de Ghaza. «La tragédie provoquée par Israël à Ghaza ne peut être expliquée. Il n'y a aucune autre réalité que celle de voir des femmes, enfants et civils innocents tués d'une manière barbare et inhumaine», a-t-il déploré.