Sommé par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, le gouvernement algérien a accordé une aide humanitaire de dix millions de dollars aux pays de la Corne de l'Afrique, affectés par la famine, à cause de la grave sécheresse qui y sévit. Une annonce faite ce jeudi par le ministère des Affaires étrangères. Cette aide humanitaire a été octroyée à l'Ouganda, l'Ethiopie, le Kenya, l'Erythrée et la Somalie, où la sécheresse met l'existence des populations en danger, engendrant une famine dévastatrice dans la région de la Corne de l'Afrique. «Expression de la solidarité traditionnelle et agissante de l'Algérie à l'endroit de notre continent, cette aide est composée de produits alimentaires et pharmaceutiques ainsi qu'un lot de tentes», a souligné le ministère dans le communiqué. «Les moyens nécessaires seront mobilisés pour que cette opération de solidarité d'urgence se concrétise dans de bonnes conditions et pour que l'aide humanitaire parvienne à ses bénéficiaires dans les meilleurs délais», ajoute-t-on. Par ailleurs, la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a annoncé, jeudi dernier, que son pays allait fournir 17 millions de dollars supplémentaires pour répondre à la crise provoquée par la sécheresse et la famine dans la Corne de l'Afrique avec la Fédération internationale de football (Fifa), qui a déclaré dans un communiqué jeudi dernier, une aide de 1 million de dollars à la Somalie. Les fonds seront directement versés au Comité international de la Croix-Rouge (CICR). Pour rappel, la sécheresse dans la Corne d'Afrique menace la vie de près de douze millions d'individus et a déjà coûté la vie à tant d'autres. Parmi les pays les plus touchés par ce désastre naturel, on retrouve la Somalie en première position, où 13 enfants sur 10 000, âgés de moins de cinq ans, meurent chaque jour. Un nombre qui reste en constante progression. Outre la famine, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) prévoit l'augmentation de maladies en raison de la malnutrition alarmante, dont les taux sont considérés les plus élevés au monde, selon l'ONU ainsi qu'à la rareté de l'eau potable. Comme si cela ne suffisait pas, la situation se voit aggraver par les conflits armés qui persistent en Somalie, et qui entravent l'acheminement de l'aide humanitaire. L'ONU, face à la détresse des populations vulnérables de cette région de l'Afrique, appelle la communauté internationale à fournir davantage d'efforts et d'entreprendre des actions rapides pour faire face à une situation devenue hors de contrôle. «Les donateurs doivent aller au-delà des promesses et mettre immédiatement l'argent promis en action sur le terrain», soutient-elle. Parmi les actions prises, une réunion est prévue pour le 18 août au siège du Fonds des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) à Rome. Cette réunion, qui fait suite à la réunion ministérielle organisée à Rome le 25 juillet, indique le FAO, «fera le point sur la situation en cours, les besoins et les défaillances dans cette crise, et identifiera des programmes concrets, des projets et d'autres actions afin d'affronter à la fois les besoins immédiats et les causes sous-jacentes». Le FAO prépare le terrain à la Conférence des donateurs demandée par l'Union africaine (UA) à Addis Abéba le 25 août. Il est à noter que sur les 161 millions de dollars sollicités pour la région de l'Afrique de l'Est, environ 57 millions ont été reçus ou promis. Selon un rapport de l'ONU, «le déficit actuel de financement de la FAO s'établit à quelques 103 millions de dollars pour apporter un soutien immédiat aux populations victimes de la crise» et sur les fonds requis, 70 millions de dollars sont destinés à la Somalie. Situation alarmante aux portes du Kenya Dans une déclaration à la presse, le porte-parole du Haut Commissariat pour les Réfugiés (HCR) au Kenya, Ron Redmond, a déclaré : «La première semaine du mois d'août, en moyenne plus de 1 400 réfugiés arrivaient quotidiennement aux camps de Dadaab. Ce qui porte le nombre d'arrivées jusqu'à présent à environ 127 000» en ajoutant qu'en juillet dernier, le HCR a enregistré l'arrivée de plus de 40 000 réfugiés, un record selon la même source, depuis 20 ans d'histoire des camps. Ces réfugiés somaliens fuient la famine et les conflits armés qui sévissent sur leur terre. Les camps de Dadaab, réputés être les plus grands au monde avec près de 400 000 réfugiés, ont dépassé leur capacité d'accueil et à cause de la pression pratiquée par la communauté internationale sur le Kenya, un nouveau camp a été ouvert pour contenir 90 000 personnes et un autre devra être construit pour accueillir, lui aussi, 90 000 réfugiés.