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Dix questions au gouvernement
Publié dans La Nouvelle République le 27 - 09 - 2011

Dans le cadre des activités culturelles organisées par l'Institut des ressources humaines d'Oran, après mes amis, notamment le professeur Mustapha Chérif, éminent philosophe et ancien ministre de l'Enseignement supérieur, et Ali Haroun, éminent juriste et ancien membre du HCE, j'ai eu l'honneur d'être l'invité par cette institution le 21 août 2011 pour un large débat avec la société civile oranaise. J'ai axé mon intervention autour des liens indissociables entre le niveau des réserves de changes et celui des réserves d'hydrocarbures, notamment celles du gaz.
- Cinquième question Les réserves de changes de l'Algérie, qui sont passées de 33,42 milliards de dollars en 2004 à 78 milliards en 2007, à 110,6 en 2008, à 143,5 en 2009, à 162 en 2010 et à 173 au début août 2011, sont-elles un signe de développement ? Avoir des réserves de changes en devises ou en or est une condition nécessaire. Sécuriser l'investissement et surtout éviter un dérapage plus important de la valeur du dinar par rapport aux devises où il existe une corrélation d'environ 70 % entre la valeur actuelle du dinar et ce stock de devises via la rente des hydrocarbures, sinon le dinar flotterait à plus de 300 dinars un euro. Mais ce n'est pas une condition suffisante d'un développement durable et surtout provenant d'une rente, solution de facilité de la dépense monétaire sans impacts pouvant conduire au syndrome hollandais avec une corruption généralisée. Si la Chine a des réserves de changes estimée à mars 2011 par les organismes internationaux à 3.045 milliards de dollars, dont 30 % en bons de Trésor américains, ce qui permet d'éviter une chute brutale tant de ces bons que de la valeur du dollar en contrepartie d'exportation chinoise vers les Etats-Unis , suivi du Japon (1.140), de la Russie (525), de l'Arabie saoudite (466), de Taiwan (400), du Brésil (333), de l'Inde (310), de la Corée du Sud (307) et de la Suisse (280), dont une grande fraction, contrairement à l'Algérie, est placée en fonds souverains et une autre en bons de Trésor américain, des grandes puissances économiques comme l'Allemagne, première exportatrice mondiale, a des réserves de changes de 221 milliards de dollars, la France 173, l'Italie 164, les Etats-Unis d'Amérique, première puissance économique mondiale et trois fois le PIB chinois, le Royaume-Uni n'ont que 143 milliards de dollars. - Sixième question Quelles sont les réserves de pétrole ? Dans la revue statistique sur l'énergie dans le monde daté de juin 2004 de British Petroleum, le groupe anglo-américain, réputé pour ses analyses et ses données chiffrées sur le secteur, indique que la durée de vie des réserves pétrolières de l'Algérie serait de 16 /18 ans. De façon plus précise, pour cette revue, les réserves prouvées de brut du pays auraient été en 2004 de 11,3 milliards de barils, soit environ 1,6 milliard de tonnes, représentant 1 % des réserves mondiales. L'Algérie ayant produit en 2004 pour 1,8 million de barils par jour de liquides, rapportée au niveau d'extraction du pays, la durée des réserves serait, selon cette source, de 16 ans au 1er janvier 2005, serait à la date de 2011 d'environ de 10 ans. Cela pose un vrai problème : entre-temps, y a-t-il eu de découvertes significatives ou de réévaluations à la hausse des accumulations de brut dans les gisements? Dans le cas contraire, l'Algérie sera un importateur net de pétrole à partir de 2020. - Septième question Quelles sont les réserves de gaz ? L'Algérie détient 2,37 % des réserves mondiales prouvées de gaz naturel et pointe à la dixième position. Elle est bien loin de la Russie, classée première, qui détient pas moins de 25,02 %, soit 47.570 milliards de mètres cubes, des réserves mondiales, l'Iran (15 %) et le Qatar (10 %). Les réserves de gaz naturel ont été consolidées, toujours selon la revue internationale Gasoil à 4.500 milliards de mètres cubes au 1er janvier 2010. L'Algérie fournit à l'Europe 25/30 % de ses besoins en gaz naturel, ce qui représente 70 % des exportations algériennes, étant le troisième fournisseur de gaz de l'Europe après la Russie et la Norvège, le gaz représentant 40 % des recettes en devises. Quelle est la situation actuelle ? En dépit d'un redressement de situation en 2010 (55,28 milliards de mètres cubes de gaz naturel exportés contre 52,67 milliards en 2009), l'Algérie peine toujours à maintenir le niveau des volumes exportés au-dessus de 60 milliards de mètres cubes, un seuil qui était bien conservé entre 2001 et 2008. Il est entendu que la demande extérieure des hydrocarbures pour l'Algérie sera, d'une manière générale, fonction d'une reprise ou pas de l'économie mondiale et de l'évolution du cours du dollar. Rappelons la chute des cours en 1986 avec toutes les ondes de choc politiques, économiques et sociales entre 1988 et 1994 (rééchelonnement) et de près de 45 %des recettes en devises de Sonatrach après la crise de 2008/2009. Selon le gouvernement, la production de gaz naturel de l'Algérie, qui a connu en 2010 un recul de 2,4 % par rapport à 2009, devrait croître nettement d'ici à 2014 avec l'entrée en production de nouveaux gisements gaziers. Ces exportations peuvent être renforcées par la mise en production de nouveaux gisements qui devraient renforcer les capacités de production de gaz naturel de près de 25 milliards de mètres cubes d'ici à 2014, ce qui nous donnerait 80 milliards de mètres cubes gazeux pour 2014. - Huitième question Quel est l'impact de la révolution du gaz non conventionnel et de la forte consommation intérieure ? La production à un rythme rapide des gaz non conventionnels aux Etats-Unis et en Europe n'explique-t-elle pas en partie cette situation alors que l'Algérie tablait sur des exportations de l'ordre de 85 milliards de mètres cubes pour 2011/2012, ce qui devient une impossibilité du moins pour cette échéance. Le temps étant de l'argent, l'Algérie ne risque-t-elle pas de perdre des parts de marché au profit d'autres concurrents ? Le prix du gaz non conventionnel, encore qu'existe un problème de la dégradation de l'environnement, grâce la technique du forage horizontal est actuellement de 4, voire 5 dollars, donnant les Etats-Unis exportateur de gaz à l'horizon 2020, ne freinera-t-il pas l'importation de gaz algérien, pour ne pas dire l'annuler et Sonatrach devait approvisionner la cote est des Etats-Unis ? Mais il faut être réaliste, comme vient de me le signaler, le 21 août 2011, mon ami le professeur Jacques Percebois, un éminent expert gazier et directeur d‘un des plus grands centres de recherche en hydrocarbures en France. Si les prix ont chuté sur le marché américain (5 dollars par MBTU environ), ils sont de l'ordre de 8 dollars en Europe et proches de 12 en Asie (après la catastrophe de Fukushima, il y a une forte demande de gaz). Par ailleurs, où en est la consommation intérieure du gaz ? Selon le rapport de la CREG, hypothèse forte excluant l'abandon des projets programmés par le ministère de l'Energie, la demande globale intérieure en gaz atteindra 62,96 milliards de mètres cubes, soit un rythme d'évolution annuel moyen de 11,3 % entre 2008 et 2013 et de 6,7 % entre 2013 et 2018. Pour l'hypothèse moyenne, cela approche 50 milliards de mètres cubes gazeux. Dans ce cas, cela ne pèsera t-il pas sur la capacité de l'Algérie à honorer ses engagements gaziers envers l'étranger en raison de l'augmentation de sa consommation interne d'ici à 2018 ? Les économies d'énergie supposant un nouveau modèle de consommation énergétique, une politique des prix plus rationnelle et le développement de sources alternatives d'énergie (le solaire) pour les besoins du marché national permettraient d'alléger la pression de la demande sur l'offre de gaz et à l'Algérie d'honorer ses engagements internationaux. - Neuvième question Quelle est la durée des réserves de gaz ? Concernant le calcul de leur durée de vie, il y a lieu de préciser que, pour l'Algérie, en fonction du coût de Sonatrach qui est un sujet tabou alors qu'il est déterminant pour déterminer sa rentabilité réelle, selon mes calculs, la rentabilité des installations de Medgaz (Espagne) et de Transmed (Sicile) via l'extension de Galsi (Sardaigne) nécessite un prix de cession entre 9/10 dollars et pour le GNL 14/15 dollars. Le calcul des réserves, quel que soit le pays, est fonction de l'évolution de la concurrence des énergies substituables, du prix international et non de découvertes de gisements physiques qui peuvent être non rentables. Ne pouvant pas compresser la demande intérieure en deçà de 50 milliards de mètres cubes gazeux entre 2011 et 2020 au risque de freiner le développement, compte tenu compte des exportations prévues et de la consommation intérieure (scénario moyen du CREG), plus de 85 milliards de mètres cubes d'exportation, soit une production totale de 135 milliards de mètres cubes gazeux et presque 150 pour l'hypothèse forte du CREG, 10/15% des gisements marginaux selon les experts gaziers étant à soustraire car non rentables. En cas de l'hypothèse d'un coût moyen, la durée des réserves diminuant en cas d'accroissement et inversement en cas de baisse, d'un prix moyen de 14/15 dollars le MBTU pour le GNL s'accroissant ou baissant proportionnellement selon le prix du gaz par canalisation (GN) et, selon les scénarios variables pour la cession du prix du gaz par canalisation, nous aurons les prévisions suivantes : - prix du gaz de 9/10 dollars le million de BTU par canalisation : 25 années de réserves ; - prix du gaz de 4/5 dollars : 15/16 ans de durée de vie des réserves - prix supérieur à 15 dollars : la durée serait supérieure à 30 ans, les gisements marginaux devenant alors rentables. La durée de vie des réserves sera moins longue si les prévisions du ministère de l'Energie d'exporter plus de 100 milliards de mètres cubes gazeux à l'horizon 2020 se réalisent et si la consommation intérieure est plus importante que prévue du fait du bas prix de cession du gaz. - Dixième question Quelles perspectives ? Un débat objectif ne peut dissocier l'analyse des rendements des réserves de changes des réserves d'hydrocarbures, puisque provenant de cette sphère, ainsi que de la stratégie future de développement au sein d'un espace de plus en plus mondialisé, afin de transformer cette richesse virtuelle en richesse réelle. Le vrai débat qui dépasse largement l'aspect monétaire, est de relancer la sphère réelle afin de créer des emplois créateurs de valeur ajoutée et diminuer les tensions sociales renvoyant à des facteurs politiques, sociaux et culturels du fait que le blocage est d'ordre systémique et pas
seulement à des facteurs économiques. Là-dessus, débat essentiel et stratégique pour le devenir de l'Algérie, le gouvernement est actuellement absent alors que la population passera de 36 à 50 millions sans pétrole dans 10, voire 15 ans et sans gaz dans 25 ou 30 ans dans le cas d'un scénario raisonnable. (Suite et fin)


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