«L'Algérie bénéficie d'une stabilité financière externe», a affirmé, avant-hier, Mohamed Laksaci, gouverneur de la Banque d'Algérie. Avec un niveau des réserves officielles de change de 162,22 milliards de dollars et un PIB à 7,5% durant l'année 2010, le pays semble être à l'abris des répercussions de la crise financière qui secoue actuellement plus d'un pays à travers le monde. Le gouverneur de la banque d'Algérie s'est montré plus que rassuré quant à l'état financier du pays lors d'une communication devant les représentants des banques de la place, portant sur «les principales évolutions monétaires et financières durant l'année précédente». «Adossée au redressement soutenu du prix du baril du pétrole (80,15 dollars contre 62,26 en 2009) et corrélativement à la forte augmentation des recettes d'exportation des hydrocarbures (+26,4%) la balance des paiements extérieurs courants a enregistré un excédent appréciable en 2010 de 12,6 milliards de dollars, soit 7,5% du PIB», a-t-il indiqué. Selon le responsable, les réserves officielles de changes qui excède trois années, autrement dit, 38,3 mois, ont été alimentées par l'amélioration de l'excédent global de la balance des paiements extérieurs 2010, établi à 15,58 milliards de dollars face à seulement 3,86 milliards en 2009. «Le niveau de ces réserves a ainsi atteint 162,22 milliards de dollars avec un rendement de 4,60 milliards de dollars obtenu en 2010, contre 4,74 milliards en 2009, alors que la dette extérieure à moyen et longs termes s'est stabilisée autour de 3,67 milliards de dollars et ne représente plus que 2,27 du PIB (Produit intérieur brut) en 2010», a expliqué Mohamed Laksaci. Aussi, le gouverneur de la banque d'Algérie a estimé que la poursuite de la gestion prudente des réserves de change, qui constituent «le principal rempart contre d'éventuels chocs extérieurs », a contribué à la préservation de la stabilité financière externe sur le moyen et long termes, c'est-à-dire préserver la valeur du capital et optimiser le rendement des réserves de change. Croissance rapide des crédits Par ailleurs, et selon la même source, le déficit de 0,9% du PIB enregistré sur le solde globale du Trésor, la première fois depuis cinq ans, n'a pas affecté la capacité de financement du Trésor qui s'est consolidée à la faveur de la progression de 526,4 milliards de dinars de l'encours des ressources du Fonds de régulation des recettes (FRR) pour représenter 40,1% du PIB. Le bilan de la banque a relevé, d'un côté, une progression appréciable durant l'exercice 2010 avec une évolution soutenue de 3,3% du PIB contre un rythme relativement modéré en 2009 (2,4%), assurant ainsi une croissance économique appréciable. Quant à la situation des crédits, une augmentation de 15,6% des crédits accordés par les banques de la place aux entreprises et ménages au moment où plusieurs pays émergents accusent une contraction des crédits à l'économie liée à la crise financière internationale. Le bilan présenté a noté plusieurs changements sur le plan législatif et réglementaire, l'année 2010 a été marquée par la réforme du cadre légal de la conduite de la politique monétaire en instituant l'objectif d'inflation en tant qu'objectif ultime de la politique monétaire. Sachant que le secteur bancaire a maintenu sa solidité ancrée sur des ressources stables et accrues et une position de liquidité très solide. Sur ce dernier point, Mohamed Laksaci a mis l'accent sur le rôle «décisif» des banques dans l'objectif d'atteindre le potentiel de croissance hors hydrocarbures sur le moyen terme.