Le secteur du touris-me à Annaba commence à renaître de ses cendres ces trois dernières années, ce qui a permis à la wilaya de recevoir des milliers de touristes venus de Tunisie, de Libye, de France mais aussi des quatre coins du pays. Au pied du massif de l'Edough, Annaba est baignée par la mer Méditerranée sur 80 km, offrant ainsi un agréable tourisme balnéaire, climatique et d'affaires. La proximité de la mer et de la montagne éblouit les visiteurs en été. Or, la corniche urbaine de la ville, connue depuis longtemps pour sa merveilleuse beauté côtière qui s'étend depuis la Grenouillère jusqu'à la plage de Chapuis, a un peu perdu de sa vocation touristique pour se trans- former en une zone résidentielle de standing avec la première construction qui avait débuté par une grande tour de Géni Sider située au lieu-dit El Kattara, suivie ensuite par une prochaine réalisation d'envergure constituée de deux tours à usage d'habitation sur la plage de Rizzi Amor. Or, pour faire face à une concurrence de plus en plus féroce du secteur privé, les gestionnaires des deux grands hôtels de la ville sous régime étatique, à savoir Seybouse 4 étoiles 288 chambres, El Mountazah 89 chambres ont redoublé d'activités et d'initiatives. Grâce aux conventions signées avec un grand nombre d'institutions, d'entreprises et certaines administrations portant notamment sur des facilités, comme des remises de 20% aux clients fidèles, l'hôtel Seybouse incontournable pour les séminaires, les journées d'étude ou les forums bien que fonctionnant à 50% seulement de ses capacités, compte en moyen-ne un bénéfice annuel de 80 millions de dinars. Pour El Mountazah, situé sur le site touristique de Seraïdi, en pleine montagne, il table sur l'animation musique et jeux et à la demande des clients, les repas sont servis sur les terrasses. Pour allier mer et montagne et attirer le plus de touristes possible, cet hôtel, doté d'une piscine, avait étudié il n'y a pas longtemps la possibilité d'obtenir une concession d'une partie de la plage de la baie de Oued Bakrat qui est située à quelques kilomètres de Seraïdi afin d'organiser des navettes pour ses clients, d'après, indique-t-on, l'esprit de la loi n° 2/3 du 17 février 2003. Dans cette optique, il faut souligner que la zone d'expansion touristique de cette région qui constitue donc le versant du mont formant la vallée d'Oued Bakrat sur une superficie de 1375 ha, son attrait principal demeure sa grande et merveilleuse plage de Djenene El Bey encadrée par le décor forestier riche du massif de l'Egough. Cette vaste zone peut accueillir une moyenne de 15 structures touristiques d'une capacité avoisinant les 2 000 lits, ainsi que des infrastructures de détente et de loisirs valorisant cet immense potentiel du secteur en question. L'agglomération de Seraïdi qui est située à une altitude de 1 006 mètres du niveau de la mer, possède aussi une forêt riche en faune et en flore. Elle attire toujours la grande foule en été grâce à son climat rafraîchissant et en hiver pour son paysage de neige éblouissant. Cet ancien village qui date de plusieurs années est perché sur les montagnes de l'Edough et est distant de 12 kilomètres d'Annaba. Il demeure un lieu très captivant et constitue la destination privilégiée par plusieurs ministres. Seraïdi avait été classée comme une commune à vocation touristique et surtout agricole. Elle abrite une population de près de 40 000 habitants. Depuis l'indépendance du pays, elle est restée presque totalement oubliée par les responsables locaux. En effet, aucun plan de développement n'a jamais concerné cette région importante. Ses habitants sont confrontés quotidiennement à de nombreux problèmes dont le manque d'eau potable, les coupures incessantes de l'alimentation en énergie électrique, l'absence d'activités culturelles et sportives pour les jeunes. Plusieurs villageois de cette localité reprochent aux autorités locales leur remarquable incapacité dans la gestion des affaires de la commune. « En effet, près de cinquante ans après l'indépendance du pays, rien n'a été exécuté ou concrétisé dans le tourisme pour cette lointaine région pourtant classée comme zone touristi-que ! », nous avait dit un habitant de Seraïdi. Et d'ajouter : « Ici , c'est une réelle misère, le transport public se fait rare et le peu qui existe appartient à des transporteurs privés qui activent comme bon leur semble. Heureusement que le téléphérique nous rend un grand service pour descendre vers la ville de Annaba ». Certes, la corniche de celle-ci s'étale sur une superficie de 356 ha dans le prolongement nord du vieux tissu urbain. Cette zone d'expansion touristique attire de nombreux investisseurs en raison de sa proximité avec la ville. Elle peut encore accueillir une vingtaine d'infrastructures touristiques d'une capacité de 2 200 lits. Pour ce qui concerne la baie ouest de Chetaïbi, celle-ci est située sur une superficie de 328 ha, et est connue pour être l'une des plus belles baies du monde. Elle est aussi célèbre pour ses beaux couchers de soleil, ses plages au sable doré et la virginité de ses sites. Cette zone peut accueillir plus de 11 établissements touristiques d'une capacité de 1 000 lits. La wilaya de Annaba dispose seulement de 42 établissements de différentes catégories avec un total de 3 400 lits. Elle est loin de répondre à la demande, surtout en période estivale, mais reste tout de même une station balnéaire de plus en plus recherchée par les touristes. L'antique Hippone, avec une superficie de près de 1 500 km2, abrite également l'hôtel d'Orient de par son emplacement au cœur du centre-ville de Annaba qui était naguère apprécié par les touristes étrangers. C'était aussi le lieu où un grand nombre de jeunes mariés passaient leur lune de miel, venus des wilayas environnantes. L'établissement avait été construit en 1930 et garde son beau style architectural. Il a récemment fermé ses portes pour, dit-on, travaux, laissant ses employés dans une grande tourmente jamais vécue auparavant, nous informe-t-on.