Quand on parle généralement de l'Afrique, et plus particulièrement des pays du Sahel, la question est abordée sous les angles des inféodations, des faiblesses ou des absences des Etats, de l'inadaptation congénitale à la démocratie, des conflits internes, et pas du tout de leur adaptation à entrer dans des coalitions contre des menaces communes. La conférence d'Alger qui se tient actuellement démontre qu'à la base de cette coalition, il y a une volonté sérieuse, sincère, de faire face ensemble à des menaces communes. Beaucoup plus que les mesures prises par les ministres des Affaires étrangères des pays coalisés, ou de celles que prendront les chefs d'état-major, le plus important est que la coopération durable, solidaire et opérationnelle est rendue possible. Algérie, le pays pivot ? Plutôt, tous les pays coalisés sont des pivots de la lutte contre les insécurités dans la région sahélo-saharienne. Le plus important également est que ces pays ne seront pas complaisants face à des ingérences qui auront pour implication la violation des accords qu'ils auront signés entre pays du champ. Une telle violation rendrait caducs de tels accords et provoqueraient un vide de confiance qui serait bien sûr favorable au développement du terrorisme. Quelles nouvelles mesures pour compléter le dispositif de sécurité et qui seraient justifiées par la menace supplémentaire que représente la crise libyenne ? La lutte exige des mesures concrètes et urgentes. La nature des systèmes politiques en vigueur serait-elle un facteur de vulnérabilité supplémentaire ?