Au grand bonheur des férus du livre en Algérie, la 16e édition du Salon international du livre d'Alger (SILA) a ouvert ses portes, hier matin, à l'esplanade du complexe olympique Mohamed-Boudiaf. La ministre de la Culture, Khalida Toumi, et son homologue libanais, Gaby Layoune, dont le pays est l'invité d'honneur, ont procédé à son inauguration officielle. Ils étaient accompagnés par les ministres de l'Education nationale et de l'Enseignement supérieur, et d'une pléiade de personnalités nationales. Et comme une bonne nouvelle ne vient jamais seule, au cours d'un point de presse tenu pour la circonstance, le ministre libanais de la Culture a dévoilé, aux journalistes présents, les contours d'un projet de collaboration entre les deux pays dans le domaine du livre. Cependant, un problème semble déranger les éditeurs libanais. «Nous ne doutons pas des potentialités du marché algérien dans le domaine du livre, a-t-il dit. Les cultures algérienne et libanaise présentent plusieurs similitudes, toutefois la législation présente quelques points de divergence entre les deux pays. Je suis convaincu qu'on surmontera ce problème». Visiblement prise de cours par un journaliste qui a demandé plus d'explications à ce sujet, Mme Toumi a indiqué que «le monde de l'édition en Algérie est régi par des législations connues de tous. Ces législations sont étroitement liées à la politique du livre que le gouvernement algérien a mise en place. Le problème qui se pose avec nos amis libanais a un rapport direct avec le subventionnement du livre par l'Etat. L'organisme public qui s'occupe de cette tâche (la caisse nationale) est approvisionné régulièrement par l'intermédiaire des lois de finances. Donc, pour pouvoir en bénéficier, il faut que la maison d'édition réponde à un certain nombre de critères. La plus importante est que cette boîte doit être une maison d'édition algérienne», a-t-elle dit avant d'ajouter : «Ce soir (mercredi soir), on a prévu une réunion avec nos collègues libanais pour débattre de cette question. J'ai proposé personnellement que les titres qui nous intéressent doivent faire l'objet d'une co-édition. C'est-à-dire que le livre, quand il se vend en Algérie, doit être considéré comme un produit algérien et quand il se vendra au Liban, cela sera un produit libanais.» Le Liban, notons-le, est l'un des pionniers dans le domaine de l'édition, de l'impression et de la diffusion du livre dans le monde arabe. Preuve en est, ce pays participe au Salon avec près de 70 maisons d'édition. Notons que durant la matinée, les ministres ont visité plusieurs stands où des livres venus de divers horizons sont exposés par les quelque 500 maisons d'éditions présentes au SILA 2011. Profitant de l'occasion, Mme Toumi a vivement applaudi les efforts consentis par les organisateurs pour le bon déroulement de l'événement. Organisée sous le slogan «Le livre délivre», la 16e édition du SILA compte environ 400 stands installés sur une superficie de 24 000 m2. Cette année, quatre pays participent pour la première fois, à savoir la Russie, l'Ukraine, le Pérou et la principauté de Monaco. Un riche programme a été concocté pour le public. Des rencontres-débats avec des éditeurs et des auteurs, des conférences thématiques, des soirées poétiques et des ventes-dédicaces sont ainsi au menu. Amoureux du livre et de la culture, ne ratez sous aucun prétexte ce rendez-vous incontournable du savoir. Vous avez jusqu'au 1er octobre pour assouvir votre soif de lecture. Le Salon est ouvert au public à partir d'aujourd'hui de 10h à 19h.