Le secrétaire général et porte-parole du Rassemblement pour la concorde nationale (RCN) revient, dans un entretien qu'il nous a accordé, sur les raisons du changement de l'appellation de son parti et met un terme aux supputations d'une certaine presse sur ses accointances avec des cercles décisionnels. La Nouvelle République : Nous avons appris que vous avez déposé, à nouveau, un dossier d'agrément pour votre parti, le RCN, sous une nouvelle appellation. Pourquoi ce changement de dénomination et pourquoi avoir créé le RCN ? Ahmed Haboussi : Nous avons effectivement déposé à nouveau un dossier d'agrément au ministère de l'Intérieur, où l'on a été reçu avec la manière la plus respectueuse et avec tous les égards. Il faut signaler au passage qu'il s'agit d'un parti qui a formulé une demande d'agrément en 2001 alors qu'il a été créé et ses assises structurées en 2000, cela afin de vous éclairer sur le long parcours emprunté par notre parti. Il faut que vous sachiez également que le parti de Renouveau pour la concorde nationale est structuré dans les 48 wilayas du pays, sans oublier les pays de l'autre rive de la Méditerranée où résident nos compatriotes. Pour illustrer cette longue construction au profit de notre Etat-nation, je citerai volontiers la France, l'Italie, l'Espagne, la Grande-Bretagne, la Turquie et le Canada, d'autres pays sont en voie de finalisation en ce qui concerne la structuration et l'installation des bureaux de représentation du PRCN. Cette nouvelle appellation, nous la puisons du fait que le projet de la concorde nationale a porté ses fruits et qu'il faut lui insuffler du renouveau dans sa dynamisation, en fait, il s'agit d'un parti politique qui doit vivre une longue vie politique et concurrentielle dans l'arène politique qui s'annonce rude à mon sens, il doit également s'accommoder avec les variations sociopolitiques sur les plans interne, régional et international, car après la concorde nationale, il faut inventer d'autres instruments dans la vie politique du pays pour que cette concorde soit irréversible pour l'intérêt et la stabilité de notre Etat-nation. En ce qui concerne la création du RCN, l'idée en fait était collégiale, nous nous sentions concernés en tant qu'Algériens et aussi en tant qu'acteurs pouvant contribuer sans complexe ni tabou dans la construction de notre Etat-nation. La deuxième motivation était que notre pays se débattait dans une crise politique, économique, sociale et sécuritaire sans précédent, sur laquelle s'est greffé un vide politique dans un environnement où le citoyen Algérien boude cette activité qui ne lui a rien apporté, nous sommes parvenus à apporter à cette frange de notre société un message d'amour patriotique et d'espoir, avec un programme politique ambitieux à l'adresse de notre grande jeunesse et à notre peuple d'une manière générale. Avec la présence d'une pléthore de formations politiques, que peut apporter le RCN sur la scène politique et quel est son projet de société ? C'est à cette question qu'est liée la création de notre Parti. J'ai déjà parlé de cette crise et de ce vide politique qui a engendré cette réflexion de la création de notre formation politique, et devant cette pléthore de partis sur la scène politique de notre pays, la nôtre ne se sent pas du tout diminuée encore moins complexée, car le débat politique étant démocratique reste un acquis et de ce fait, notre contribution ne peut qu'être effective et constructive au vu du vivier de compétences que recèle le PRCN, ce sera un équilibre de plus et pourquoi pas un fer de lance pour une nouvelle ère politique qui enfantera, grâce à ses militants et grâce à tout un peuple, la deuxième république. Quant au projet de société, notre combat s'inscrit en droite ligne d'un Etat républicain inspiré des idéaux de Novembre, qui sont une justice sociale inaliénable, une démocratie constructive où les Hommes seront choisis pour représenter nos institutions sur la base d'une méritocratie et enfin une économie planifiée dans le temps, créatrice de richesses et d'emplois, qui éradiquera la précarité, la marginalisation de certaines couches de notre société et surtout la faim, car il est écrit que l'Algérien ne doit pas avoir faim, sans se démarquer de ce devoir d'éducation où l'instruction doit être garantie et nos universités ouvertes à l'universalité dans le domaine des sciences et de la recherche, voici en fait les socles sur lesquelles reposera une Algérie stable et prospère. Le RCN a été souvent cité comme étant sous l'influence d'une personnalité proche du cercle présidentiel, en l'occurrence le frère du président de la République. Qu'en est-il au juste ? Certaines personnes de l'ancien RCN s'étaient permis un indigne comportement et d'autres extrapolations et parmi lesquelles, la plus exaltée fut écartée des rangs de notre parti au vu de cet incident dont vous faites allusion, mais néanmoins, le PRCN (Parti du renouveau pour la concorde nationale) est un parti tout a fait libre et loin de toute influence quel que soit son genre, c'est un parti qui reste ouvert à tous les Algériens épris d'une certaine culture patriotique, du plus humble au plus savant. Je vous le réaffirme et vous le confirmerez dans un avenir proche ou lointain, que le PRCN est un parti qui refuse le parrainage ou autres marchandages qu'ils soient politiques ou autres. Des personnes parlent au nom du RCN comme étant le secrétaire général. Pouvez-vous nous éclaircir à ce sujet ? Il n'est un secret pour personne, et l'opinion publique a été témoin du comportement irresponsable d'un de nos militants qui fut radié de nos effectifs et du parti, ce qui est une réponse punitive et de rigueur comme culture partisane au sein du RCN à l'époque, pas très lointaine d'ailleurs, que d'autres qui ont failli et ont été traînés devant les tribunaux continuent à parler au nom du RCN, les pouvoirs publics en sont informés et leurs services de contrôle, que ce soit en amont ou aval, ont pu démasquer quelques uns ; la justice sera de toute façon saisie au moment opportun pour dissuader certains opportunistes politiques de ne pas verser et semer ce syndrome politique honteux. Vous n'avez pas été convié à l'Instance de consultations sur les réformes. Quelles seraient vos propositions si vous y aviez été invité et quelle appréciation faites-vous des réformes annoncées ? Nous avons attentivement scruté les horizons des hauteurs du Golf sans que cette instance de consultations sur les réformes daigne nous convier pour lui faire part de nos visions politiques réformatrices, hélas ! C'est dommage que ce débat s'est estompé en milieu du chemin, sa reprise a été boostée heureusement ces dernières semaines. Il est clair qu'on ne peut étaler comme cela ses propositions sur les réformes prônées par notre parti, nous le ferons au moment voulu et en temps officiel, pour que nous puissions marquer de notre empreinte notre apport dans les réformes énoncées et dont le débat sera certainement plus chaud à l'avenir. Je déplore tout de même cette forme de sous-estimation de la part de cette instance, alors que le Président en fut déçu. C'est ce qui a été rapporté par la presse, car cette instance devait ouvrir large ses consultations. Ainsi, nous considérons qu'il y avait un manquement dans ce sens. Nous nous attachons, tout de même, à cette volonté de faire réussir ce grand projet national et faire aboutir nos propositions au profit de notre Etat-nation. Quelle est la vision du RCN au sujet des prochaines échéances politiques, notamment la présidentielle ? Les échéances présidentielles sont encore loin, nous ne sommes qu'en 2011, et 2014 demeure une date et un quai de l'histoire politique de notre pays encore loin. Notre objectif essentiel, ce sont bien évidement les échéances électorales locales et l'Assemblée nationale, nous entrerons avec la grâce de Dieu en course, afin de tester la santé politique de notre parti. Ce sont les élections locales et l'Assemblée nationale qui détermineront notre vision et notre stratégie sur les présidentielles de 2014. Cela dit, cette étape est encore loin, mais pendant ce temps, des correctifs seront certainement apportés, peut-être même un raffermissement de notre vision politique si elle s'avère justement dans la bonne direction. Ce sera inéluctablement un test qui résumera un parcours d'existence long de dix années, et je peux déclarer pour le moment que le PRCN est bien prêt pour cette prochaine bataille électorale.