Le Forum des chefs d'entreprises (FCE) est favorable à une augmentation du salaire national minimum garanti (SNMG), a déclaré son président, Réda Hamiani, dans un entretien accordé à la Chaîne III de la Radio nationale dont il était l'invité de la rédaction. Il s'agit, dit-il, d'un rattrapage par rapport à des prix qui ont connu une ascension, suite à des hausses généralisées qui sont intervenues dans d'autres secteurs. Le SNMG va être valorisé mais son impact ne sera pas décisif, estime-t-il, car rares sont les entreprises privées qui payent au niveau du SNMG, explique-t-il. Ne sont concernés, fait-il observer, que les gardiens, des agents de sécurité et des femmes de ménage. Selon le président du FCE, beaucoup d'entreprises privées ne sont pas en bonne santé financière, les hausses des salaires les obligent à augmenter les prix, elles risquent d'être éliminées du marché face à l'informel tapi dans son coin. Concernant ce qu'il appelle l'environnement des affaires, Réda Hamiani rappelle que le FCE dispose d'un indice synthétique calculé sur la base de 40 critères. Il trouve que les mesures prises par le gouvernement comme la facilitation d'accès au foncier, l'amélioration du financement de l'investissement (bonifications, Fonds de garantie), la suppression du contrôle de qualité imposé par la Banque d'Algérie, les facilitations pour la remise documentaire pour l'importation des matières premières et intrants destinés à la production ont contribué à améliorer l'image de l'environnement des affaires en Algérie. Le président du FCE estime qu'il est encore tôt pour évaluer ce qui a été fait depuis la dernière tripartite. Il rappelle que le FCE a participé aux travaux des huit commissions qui se sont réunies durant l'été et dont le rapport final sera discuté lors de la réunion de la tripartite, «on saura alors comment les décisions ont été appliquées», dit-il. Sur le point «environnement des affaires», la commission qui devait s'en occuper, conduite par les services du Premier ministère, est la seule qui ne s'est pas réunie cet été, fait-il remarquer. Il y a, constate-t-il, beaucoup d'indices qui laissent apparaître des comportements récurrents qui maintiennent la dichotomie public/privé. Pour lui, l'administration continue d'avantager les entreprises du secteur public par rapport au secteur privé. Mais il ne livre aucun détail sur ce comportement, « on verra plus tard», ajoute-t-il. Le président du FCE souhaite que l'Etat et les banques participent à la prise en charge de la question des pertes de change traînées par 400 entreprises. Le problème de l'endettement des entreprises est un dossier capital, dit-il. Concernant la parité du dinar, il estime que le problème est dans le différentiel entre le taux pratiqué sur le marché informel et le taux officiel (40%). Enfin, Réda Hamiani a confirmé qu'il se portera candidat lors de l'élection du président du FCE pour un nouveau mandat de deux ans. Un certain nombre de chefs d'entreprise estime, dit-il, que l'équipe doit être maintenue pour donner une stabilité au FCE. Le FCE participera, pour la deuxième fois, à la réunion de la la tripartite (gouvernement UGTA et Patronat).