Photo : S. Zoheir Par Samira Imadalou Si la Confédération algérienne du patronat (CAP) se dit favorable au reclassement des travailleurs au lieu d'une augmentation des salaires, le Forum des chefs d'entreprises (FCE), qui prendra part à la réunion tripartite gouvernement-UGTA-patronat pour la deuxième fois après le rendez-vous de mai dernier, s'est déclaré, hier, favorable à une revalorisation du Salaire national minimum garanti (SNMG). «Nous sommes favorables à l'augmentation du SNMG pour des questions sociales, des questions de rattrapage par rapport à des prix qui ont connu une ascension, par rapport à des hausses généralisées qui sont intervenues dans d'autres secteurs», a déclaré le président du FCE, Réda Hamiani, sur les ondes de la Chaîne III. Et d'ajouter : «Le SNMG va être valorisé, cela va pousser certaines entreprises à ajuster leurs marges. Nous considérons que l'impact n'est pas décisif, puisque dans les grilles des salaires, rares sont les entreprises privées qui payent au niveau du SNMG. Il s'agit essentiellement de gardiens, d'agents de sécurité et de femmes de ménage». Tout en affichant son adhésion à la révision du SNMG (fixé à 15 000 dinars depuis janvier 2010) à la hausse, Réda Hamiani a toutefois posé certaines conditions. Pour le responsable du FCE, la hausse devrait être mesurée. «Beaucoup d'entreprises ne sont pas en bonne santé financière. Le salaire est un coût supplémentaire qui va alourdir leur gestion, rendre plus difficile l'adaptation de leur code d'exploitation. Elles vont être éliminées par le marché puisque les hausses vont être incluses dans les prix. C'est donc un facteur aggravant parce que nous avons un marché informel qui est tapi dans les coins, les entreprises peuvent se retrouver en difficulté», a-t-il averti. Par ailleurs, au même titre que les autres organisations patronales, à l'image de la CIPA (Confédération des industriels et producteurs algériens), de la CAP et de la CNPA (Confédération nationale du patronat algérien), le FCE regrette le retard accusé dans l'application des mesures liées à l'amélioration du climat des affaires, prises lors de la tripartite de mai dernier. La commission installée à l'issue de la tripartite de mai devait se réunir cet été mais ne l'a pas fait, selon Hamiani. Il est attendu, dans ce cadre, la présentation du rapport de ce groupe de travail jeudi prochain, lors de réunion prévue entre les trois parties. Sur un autre plan, Hamiani n'a pas manqué de dénoncer l'attitude de l'administration publique vis-à-vis du secteur privé. «Nous refusons la dichotomie public/privé. Malheureusement, beaucoup d'indices laissent apparaître des comportements récurrents qui maintiennent cette différence. Nous allons transmettre un dossier complet aux autorités pour faire l'inventaire de tout ce qui peut exister comme discrimination entre les deux secteurs. L'administration continue d'avantager les entreprises du secteur public par rapport au secteur privé», a précisé le premier responsable du FCE.