Parce que leurs conditions de vie n'ont pas été améliorées malgré les engagements pris par les autorités locales, les habitants de la cité El Moukaouama El Djadida, dans la wilaya d'Annaba, où compte l'une des plus importantes concentrations de population de la daïra d'El Hadjar, ont occupé la RN 16. Précisément à hauteur du carrefour point de jonction de toutes les wilayas de l'extrême est du pays dont Annaba, Tarf, Guelma et Souk Ahras. La manifestation a été déclenchée tôt le matin. C'est-à-dire à l'heure où des milliers de travailleurs de la zone industrielle de Ménoudja, du complexe sidérurgique El Hadjar et d'autres entreprises publiques et privées de différents secteurs d'activité, devaient se rendre au travail. C'était aussi l'heure où des milliers d'étudiants devaient se rendre à l'Université de Chaïba en ce premier jour de la rentrée universitaire. Des centaines de personnes parmi les quelque 5 000 habitants de cette cité ont, pour exprimer leur colère, fermé la route à l'aide de troncs d'arbre, grosses pierres, ferraille, pneus incendiés. Tout avait été utilisés pour dresser des barrages et par là empêcher toute circulation automobile vers ou en provenance d'Annaba. Les manifestants, majoritairement des jeunes, affirmaient vouloir dénoncer leur conditions de vie, le chômage et la vétusté de leurs habitations ainsi que l'absence chronique d'eau courante et d'électricité. Comme ils dénoncent la très mauvaise prise en charge des projets engagés par l'Etat tant en termes d'amélioration des conditions de vie que de logements à réaliser. Plusieurs dizaines des 300 habitants du bidonville ont refusé d'occuper les logements ruraux qui leur ont été attribués. «On veut nous imposer de déménager dans des logements ruraux démunis de toutes les commodités (eau, électricité). Pis, il n'y a pas de routes bitumées si ce n'est des chemins en terre battue impossible à emprunter en hiver. Et pourtant, lors de notre précédent mouvement de colère pour les mêmes causes, le chef de daïra, qui s'était déplacé sur les lieux, s'était engagé à lancer les travaux. Plusieurs mois après, rien n'a été fait», répéteront les manifestants à qui veut les entendre. Le déplacement du chef de daïra sur les lieux, ses explications sur le retard enregistré dans le lancement des travaux pour l'amélioration du cadre de vie des habitants et ses engagements à suivre lui-même les projets ont calmé les esprits.