55 cadres algériens ont été formés en ingénierie territoriale par des Français afin de contribuer au Schéma national d'aménagement du territoire (SNAT) à l'horizon 2030, dans le cadre du projet du Fonds de solidarité prioritaire (FSP) de l'Etat français avec une contrepartie algérienne. En effet, ce projet lancé officiellement le 4 mars 2009 a comme objectif d'appuyer la mise en œuvre de la politique d'aménagement et de développement durable du territoire en Algérie et d'accompagner cette dernière dans la mise en œuvre du SNAT, approuvé par la loi 10-02 du 29 juin 2010, et ce, par le renforcement des compétences nationales, sectorielles et locales, et l'apport d'expertise internationale pour développer une ingénierie territoriale innovante. Pour ce faire, trois phases sont planifiées, à savoir l'appui au renforcement institutionnel des services en charge de la politique d'aménagement du territoire par un programme de formation aux nouveaux métiers de l'ingénierie territoriale, le développement d'applications opérationnelles à travers des ateliers de formation-action et des missions d'expertise sur les grands projets de la politique nationale d'aménagement du territoire, et l'accompagnement de la création de l'observatoire national du territoire prévu par le SNAT dans le but de capitaliser et valoriser les actions précédentes. Le projet FSP y participe via des experts de la Délégation interministérielles à l'Aménagement du territoire et à l'attractivité régionale (Datar-France) pour fournir un «appui méthodologique et technique». Jeudi dernier, lors du séminaire d'évaluation à mi-parcours du projet du FSP tenu à Alger, le chef de cabinet du ministère de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement, Abdelkader Benhadjoudja, a estimé que «ce programme, qui s'enregistre dans le cadre du projet quinquennal 2010-2014, prend en considération les évolutions de l'environnement et le changement climatique». Selon lui, ce programme «contribuera à la stabilité des villes à l'horizon 2030 et prévoit la naissante de nouvelles grandes villes notamment Blida, Chlef et Tiaret». Il a ajouté que dix nouvelles zones d'activités et d'habitants qui connaîtront une éventuelle impulsion grâce au projet de l'autoroute Est-Ouest ont été identifiées et prises en considération. Pour sa part, le délégué interministériel à l'aménagement du territoire et à l'attractivité régionale, Emmanuel Berthier, a fait savoir que son département est prêt à répondre aux sollicitations des Algériens dans le but de capitaliser les programmes conduits ensemble. A l'occasion de la tenue du séminaire, il a été question de présenter un premier bilan de ce projet de coopération. C'était aussi l'occasion pour formuler des propositions pour d'éventuelles adaptations, communiquer à un niveau intersectoriel et auprès de l'ensemble des partenaires mobilisés dans la démarche, et renforcer des échanges et des réseaux entre les experts nationaux et français présents. Il a été conclu que le programme de formation a permis un véritable renforcement de compétences théoriques et opérationnelles, et que ces dernières permettront de diffuser cette nouvelle culture de l'ingénierie territoriale. Aussi, le développement d'un cycle de formation continue en ingénierie et management des territoires est envisagée pour répondre aux besoins des acteurs publics et privés du secteur. Par ailleurs, il a été prévu une suite au projet FSP afin que les relations de coopération puissent se poursuivre entre les deux pays. Il y a lieu de rappeler que la coopération algéro-française dans ce domaine a été entamée le 16 juillet 2008 lors de la signature d'une convention pour le financement d'un projet intitulé «Appui institutionnel à la mise en œuvre de la politique d'aménagement et de développement durable du territoire en Algérie», et ce, pour une durée de 4 ans. La formation s'est faite à travers six séminaires sur l'ingénierie du développement territorial au profit des cadres du ministère de l'Aménagement du Territoire et de l'Environnement, de ses organes sous tutelle, des services déconcentrés des wilayas, du ministère des Travaux Publics (MTP) et celui de l'Industrie, de la PME et de la Promotion des investissements. Les cadres bénéficiaires ont été ensuite répartis sur six groupes pour des formations spécialisées à travers un stage d'immersion et d'observation en France et un atelier de formation action en Algérie.