Le directeur général de l'OAIC monsieur Kehal et le président du C.I.C monsieur Benamor ont assisté le ministre de l'agriculture le Dr Rachid Benaïssa pour la distinction des 44 céréaliculteurs ayant obtenu des rendements de 50 et plus de quintaux à l'hectare au titre de la campagne céréalière 2010-2011 en leur remettant des médailles de mérite. La salle des réunions a brillé de mille feux et «le club des 50» créé l'an dernier s'est élargi, passant de 16 lauréats à 44 cette année. L'objectif était et est double, d'abord, par l'encouragement de ceux qui travaillent et qui fournissent des efforts réfléchis afin d'améliorer la production et la productivité de céréales. Si le «club 50» s'est élargi cette année, c'est une double victoire, dira le ministre dans son allocution. Une double victoire, car la situation climatique de la précédente saison n'a pas été favorable surtout à l'Ouest, qui malheureusement n'a pas bénéficié d'une pluviométrie minimale et nécessaire d'une part et dans les zones d'orges qui sont restées en jachère. Malgré tous ces aléas, parmi les 44 lauréats il y a eu 8 de l'Ouest et 16 du Centre. Les 20 autres sont tous de l'Est. En revanche, 15 céréaliculteurs et 1 ferme-pilote pratiquent de l'irrigation d'appoint pour leurs cultures. Le reste, c'est-à-dire ceux qui n'ont eu que la pluie comme irrigation de leurs graines ont su travailler, dépassant pour le meilleur les 85 quintaux à l'hectare. Parmi les lauréats, 7 fermiers confirment pour la deuxième fois depuis la création du «club 50» l'an dernier, en obtenant des résultats performants dépassant pour le plus bas les 53 quintaux à l'hectare. Les meilleurs rendements ont été obtenus essentiellement en utilisant des semences des blés durs dans les variétés Ciccio, GTA dur, Vitron, Simeto. Abdelkrim Salmi, céréaliculteur, a, avec ses 85 quintaux de blé dur par hectare, surclassé tous les céréaliculteurs en premier ceux de la wilaya de Tébessa. Qui a eu la chance d'avoir une bonne pluviométrie et qui n'a pas bénéficié d'une quelconque aide de l'Etat. D'ailleurs presque harcelé par les journalistes, il s'est dit «très heureux» d'avoir atteint ce «résultat record» en ne comptant que sur ces propres moyens. La poitrine gonflée et le front en l'air en toute fierté, il a ajouté : «Sans aide de quiconque, sauf celle d'une bonne pluviométrie. J'ai réinjecté les bénéfices de la saison précédente en engrais et désherbants et, Dieu merci, j'ai eu le meilleur rendement au niveau national, qui est aussi il faut le préciser équivalent à un record dans certains pays grands producteurs et exportateurs de céréales comme la France.» Abdelkrim Salmi, fellah de Negrine, dans la wilaya de Tébessa a, sur une superficie de 9 ha, semé la variété de blé dur CICIO. Il a veillé sur ses champs durant toute l'évolution en désherbant et aujourd'hui il a le droit de se mesurer aux grands céréaliculteurs européens. Il n'a pas été ingrat et a reconnu que c'est grâce aux encouragements de l'Etat qui en maintenant le prix de 4 500 DA a encouragé les fellahs honnêtes à fournir plus d'efforts. «Je deviendrai riche à la sueur de mon front (...) Moi, je gagne, mon pays gagne et ma famille est très heureuse et fière de moi. Par contre, Mostfa Benouis, qui n'est pas à sa première réalisation, a obtenu pour la deuxième année consécutive des rendements supérieurs à 60qx/ha sur une superficie de 14 ha en blé dur variété SIMETO. Il a surclassé les céréaliculteurs de sa wilaya Relizane lors de la campagne 2008-2009 et a, de tout temps, occupé les premières loges au niveau national, même avant que le «club 50» ne soit créé. Il a déclaré que ce résultat ne peut être obtenu que grâce au respect de l'itinéraire technique et des conduites culturales. «Le fellah d'aujourd'hui doit être au courant de tous les détails concernant sa culture, que ce soit la terre, les équipements ou les produits phytosanitaires… «Les prix des engrais sont revenus à la normale et l'enquête suivra son cours» Profitant de la tenue de la réunion du Conseil interprofessionnel des céréales, le ministre de l'Agriculture et du développement rural avait tenu à répondre aux questionnements des fellahs, qui ont trait aux prix des engrais, notamment le Triple Super Phosphaté T.S.P. lesquels, il faut le rappeler, ont subi une hausse inattendue. Passant de 4 800 dinars, avec un soutien de 20% de la part de l'Etat, à 7 4OO dinars le quintal. Il regagne d'abord la confiance de ses auditeurs du jour en leur assurant que, non seulement les prix reviendront à leur seuil initial mais aussi que les stocks sont importants et couvriront leurs besoins pour deux à trois ans. Et que durant cette période, nos agents achèteront encore de nouvelles quantités pour assurer les arrières. Aujourd'hui, c'est une guerre d'usure entre les institutions de l'Etat et les milieux spéculateurs. Certes, ils ont malgré leur ténacité ramené les prix à leur niveau initial et ils restent gagnants, bien sûr. Le ministre a déclaré aussi qu'une enquête diligentée par l'Etat est en cours. (Ndlr : voir notre édition du 27/09/2011. La campagne labours semailles sauvée in extremis). «Après les investigations menées conjointement par le secteur de l'Agriculture et celui de l'Energie, les prix des engrais notamment le TSP et l'urée sont revenus à leur niveau d'avant». Il ajoutera que des instructions ont été données à l'Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) à travers les Coopératives des céréales et des légumes secs, CCLS, afin d'informer les professionnels de la stabilité des prix au niveau de ceux appliqués lors de la campagne précédente.