Même si le ministère de l'Education nationale assure des augmentations et des primes comptées sur le salaire principal, les syndicats autonomes sont bien loin d'être séduits. La grève a quand même eu lieu hier. Le ministère de l'Education nationale n'a pas pu sauver la mise à temps en évitant trois jours au minimum de grève nationale dans son secteur. Et ce, malgré l'annonce de nouvelles recommandations, le 6 octobre dernier lors d'une réunion au niveau du ministère de l'Education nationale et que la tutelle a pu assurer après plusieurs négociations et séances de concertation. A la veille du premier jour de la grève, autrement dit avant hier, la tutelle a communiqué à nouveau ces nouvelles solutions apportées aux différents corps de l'éducation au moment où les syndicats libres se préparaient pour le mouvement de débrayage. Il s'agit d'augmentation et de primes qui portent, faut-il le rappeler, sur l'augmentation de 15% pour l'indemnité de qualification, soit de 25% et 30% sur le salaire de base allant jusqu'à 40% et 45% sur le salaire principal. S'agissant des intendants, une indemnité de documentation avec effet rétroactif à partir du 01 janvier 2008 leur sera octroyée. Pour les fonctionnaires des laboratoires, eux aussi bénéficieront de deux primes avec effet rétroactif depuis le 1er janvier 2008. La première, prime de services techniques, avec 25% d'augmentation sur le salaire principal alors que la deuxième, prime de risque, verra une augmentation de 10% sur le salaire principal comme indemnité de nuisance à partir du 1er janvier 2008. Quant aux corps spécifiques de l'éducation nationale, ils auront une indemnité de soutien scolaire et de remédiation pédagogique versée avec un effet rétroactif du 1er janvier 2008. Elle est estimée à 15% du salaire de base intitulé. Mais pour la masse laborieuse, cela ne suffit pas pour les séduire. Effectivement, la virée qui nous a emmenés voir un nombre d'établissements scolaire sur Alger nous a révélé que tous les paliers à savoir les primaires et secondaires en premier lieu et les lycées, ont répondu en faveur de la protesta. Ce qui ne peut être interprété que par une insatisfaction quant aux solutions apportées. Les syndicats campent sur leur décision Du côté syndical, la grève toute comme les autres revendications sont maintenues. Pour exemple le SNTE (Syndicat national des travailleurs de l'éducation) estime que la tutelle n'a pas tenu compte de divers points contenus dans la plateforme de revendication qu'il a établis le 27 septembre. Il s'agit des dossiers portant sur le statut particulier, la retraite, les primes de zones, le volume horaire, la médecine de travail, le logement, l'intégration des corps communs, les indemnités et les vacances scolaires. Presque les mêmes revendications établies par les autres corps syndicaux libres qui ont appelé à la grève. Il y a lieu de noter que la durée de ce mouvement de débrayage national varie d'un syndicat à un autre. Le SNTE, le Snapap (Syndicat national autonome du personnel de l'administration publique) et les intendants ont prévu une grève de quatre jours tandis que l'Unpef (Union nationale du personnel de l'éducation et de la formation) et le Cnapest (Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique) sont partants pour une grève illimitée. Cependant, le Conseil des lycées d'Algérie (CLA) avait décidé d'entamer une grève cyclique de trois jours tenue depuis hier. Pour ce qui est du Satef (Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation), ce n'est qu'après avoir fait le constat des engagements desdits syndicats que la décision sera prise. Toutefois, il opte pour une grève cyclique et actif sur le terrain par des rassemblements et des marches. Le secrétaire général, Salam Sadali, avait souhaité auparavant l'union des syndicats autours de deux points essentiels, ceux d'assumer toutes responsabilités quant aux décisions de justice et la création d'une délégation conjointe des syndicats pour d'éventuelles négociations avec le ministère de l'Education.