Un député du Front de libération nationale, dans la wilaya de Mascara, qui n'est pas à sa première cuvée, confond entre la propriété d'autrui et le banc parlementaire. En effet, dans le 8 du mois en cours, un citoyen répondant au nom de Retouche Saïd, malade chronique, a été victime d'une agression dans son propre local par l'irascible représentant du peuple. Le choix de cette personne, c'est-à-dire cet un élu du peuple, apparemment, imposée par l'actuel secrétaire général du parti FLN, ne signifie pas qu'il a un mérite particulier par rapport aux autres citoyens, mais une simple question de discipline sociale. En mettant en avant les intérêts du citoyen dans toutes ces actions, le député sera forcément un modèle, un digne représentant du peuple, inspirant confiance et imposant un changement positif de comportement au sein des couches sociales. Ce qui est communément appelé dans les pays qui se respectent : bâtir une originale démocratie. Mais malheureusement, la vérité au niveau de la wilaya de Mascara, à l'exemple des autres régions du pays, est tout autre. Tout cela avec une certaine complicité de ceux qui sont supposés protéger les intérêts des citoyens, c'est-à-dire tous ces députés et autres sénateurs aux abonnés absents depuis belle lurette, dans la wilaya, dont la majorité sont des gros commerçants, attentifs exclusivement à la comptabilité des dividendes. Que des décisions en faveur du peuple… en vain. Dans une lettre ouverte au président de la République, dont une copie nous a été remise, l'infortuné citoyen supplicié dans son propre gîte, sis à Mascara, plus précisément à la rue Hadj-Mokhtar Daho, pour une histoire débile de règlement d'une prescription médicale à deux sous. En effet, pour le rédacteur de la lettre ouverte, fort d'un certificat d'incapacité de travail de trente jours, qui est pourtant un assuré social à 100%, déclare avoir réglé sa facture jusqu'au dernier centime via sa carte Chifa en se présentant à la pharmacie, qui appartient à l'intouchable député. Ce n'est pas tout ! Le député revanchard, fort de son immunité parlementaire, n'a pas trouve mieux que d'allonger son pistolet sur la tempe de Retouche Saïd, comme dans les films western. Par la suite, une altercation s'en est suivie qui a vu ce malheureux citoyen catapulté sur le comptoir lui causant une sérieuse fêlure à la main gauche. L'incapacité de trente jours qui lui a été prescrite dans la première étape a été diminuée comme par enchantement par le médecin légiste à quatre jours. Retouche Saïd, un simple citoyen, se dit être très menacé et craint pour sa sécurité personnelle ainsi que celle de sa petite famille. Dans un autre contexte, notre député, a déjà eu dans un passé très récent des histoires avec des policiers ou carrément un malheureux policier aurait été sermonné devant ses propres collègues pour une histoire de stationnement. Le même bonhomme a fait une irruption musclée à la maison de la presse pour intimider le chef de bureau de La Nouvelle République. Un chauffeur qui faisait partie de la délégation du ministre de des Ressources en eau, M. Sellal, fera lui aussi les frais de cet incorrigible député pugilliste. On parle même d'une avocate qui aurait été calottée par notre intrépide élu du peuple.Voilà dans quel contexte, les élus des deux Chambres sont soucieux d'avoir dans notre pays des citoyens honnêtes pour les dompter davantage au nom de la sacro-sainte immunité parlementaire. Il n'y aura pas de démocratie tant que nous continuerons avec cet environnement de mensonges à tous les niveaux. Aujourd'hui encore, on ne peut mieux dire et la récente augmentation «légale» des indemnités des honorables élus des deux chambres qui sont chichement payées ajoutée à leurs comportement depuis des années montrent qu'ils sont loin, très loin d'inspirer une quelconque démocratie. Et comme l'avenir dépend du présent, il y a de quoi s'en inquiéter.