Les dernières élections qui ont eu lieu en Tunisie ont démontré que la démocratie dans ce pays était désormais «une culture du peuple» et constituait un pas vers l'ouverture du débat autour de programmes et non d'idéologies», a affirmé vendredi à Alger le président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Bouguerra Soltani. Intervenant dans une conférence organisée par le mouvement sur «la femme algérienne à l'occasion du 57e anniversaire du déclenchement de la guerre de Libération nationale», M. Soltani a salué les résultats des élections de l'Assemblée constituante en Tunisie remportées par le mouvement islamique Ennahdha. Le président du MSP a estimé que ces élections ont vaincu les appréhensions de voir «le rejet de la dictature entraîner le pays vers un courant fondamentaliste islamiste» et battu en brèche les thèses d'élites qui tentaient de s'emparer des avantages des vents du changement. «Les événements que la Tunisie vient de vivre consacrent la réalisation du rêve des peuples maghrébins et non des régimes», a estimé le premier responsable du MSP affirmant que ce rêve pouvait être réalisé «grâce à la volonté des peuples maghrébins aspirant à la démocratie», à l'instar des pays européens qui ont réussi l'édification de leur démocratie bien qu'étant impliqués dans deux guerres mondiales. Par ailleurs, le président du MSP a réitéré la position de sa formation politique vis-à-vis de la question du quota des 30% de représentativité de la femme au sein des assemblées élues, estimant que passer de 7% à 30% pourrait entraîner la femme dans des engrenages qui l'éloignent davantage de l'exercice politique. «Nous ne sommes pas contre la femme comme certains veulent laisser accroire car, pour nous, la femme est un véritable partenaire». S'agissant des réformes politiques, M. Soltani a estimé que leur contenu a été réduit aux seuls aspects relatifs à «la liberté des élections, la liberté des partis et la liberté de la femme», appelant à ne pas détourner ces réformes de leur véritable vocation.