L'équipementier télécoms Alcatel-Lucent a émis vendredi un avertissement sur sa rentabilité pour 2011, jugé en Bourse comme un sérieux raté alors que le groupe entre dans la dernière ligne droite de son plan triennal de redressement. A quelques mois de l'échéance qu'il s'était fixée pour devenir une entreprise «normale» - en croissance, profitable et qui génère du cash - le groupe franco-américain a dit pâtir d'une conjoncture défavorable et de la frilosité des opérateurs télécoms européens. «Alcatel s'éloigne encore plus de ce qu'on pourrait appeler une entreprise 'normale», estime Thomas Langer de WestLB, alors que plusieurs analystes disent s'attendre à des révisions d'estimations après la publication, qui devraient peser sur le consensus pour 2011 et 2012. Vers 11h15, l'action Alcatel-Lucent accusait la plus forte baisse de l'indice CAC 40, chutant de 12,2%, à 1,766 euro, et s'approchant ainsi de son plus-bas annuel (1,74 euro le 4 octobre). Au terme d'un troisième trimestre jugé faible, au cours duquel le groupe a de nouveau englouti une partie de sa trésorerie, Alcatel a revu son objectif de marge d'exploitation ajustée à environ 4% pour 2011 et promis des mesures additionnelles pour réduire les coûts en 2012. «Compte tenu de l'incertitude du climat économique, nous allons mener des actions plus radicales», a déclaré le directeur général, Ben Verwaayen.