Dans un entretien accordé à la Chaîne III de la Radio nationale dont elle était l'invitée de la rédaction, Nachida Kasbadji, directrice de l'UDES (Unité de développement des équipements solaires), pose plusieurs questions à propos de Desertec. Elle ne comprend pas pourquoi les promoteurs de cette idée parlent d'utiliser les concentrateurs paraboliques et pourquoi ce type de technologie précise ; pourquoi également cette idée de faire du solaire et ne pas diversifier, s'interroge-t-elle. Pourquoi nous imposer du solaire au concentrateur parabolique, si on s'intègre à Desertec, dit-elle, il faudra qu'on puisse choisir les technologies en fonction du prix. Le potentiel solaire est important, mais, souligne-t-elle, avec des études micro-climatiques on verra qu'il y a des sites où l'éolien est plus indiqué. A propos du programme national des énergies renouvelables, l'UDES (Unité de développement des équipements solaires) a été chargée par le ministère de l'Energie et des Mines de développer des prototypes solaires afin de les industrialiser, a déclaré Nachida Kasbadji. Nous avons travaillé sur le capteur thermique solaire plan qui est un composant essentiel pour tout ce qui est conversion thermique pour le chauffage, la climatisation et l'efficacité énergétique, a-t-elle fait savoir. Il est fabriqué, précise-t-elle, en partenariat avec des institutions nationales et sera prêt à la fin de cette année. Elle ajoute que d'ici début 2012, le chauffe-eau solaire sera prêt, il répond, dit-elle, à une demande de NEAL (New energy algeria). Il n'y a pas de partenaires étrangers dans cette opération qui est financée par le Fonds de la recherche scientifique, fait-elle observer. Elle rappelle que l'UDES possède un site au niveau d'El-Hamdania destiné à la pré-industrialisation des prototypes solaires, qui sera réhabilité et réaménagé. A l'UDES, nous travaillons, fait-elle remarquer, sur les systèmes de production d'électricité solaire par le photovoltaïque. Avec Naftal, rappelle-t-elle, le partenariat a commencé en 2003 avec l'installation du de la station solaire photovoltaïque au niveau de la station-service de Staouéli. Elle annonce que cette expérience, qui est réussie, sera poursuivie avec l'alimentation des stations-service le long de l'autoroute Est-Ouest avec des instruments de mesure qui seront ajoutés pour connaître le comportement de ces systèmes dans des climats différents. Côté recherche, souligne-t-elle, l'UDES, le CDER et les unités de recherche d'Adrar et de Ghardaïa sont sollicités par le ministère de l'Energie et des Mines pour contribuer à la concrétisation du programme national des énergies renouvelables. Elle souligne que la recherche en énergies renouvelables existait déjà dans les années 1980 ; en 1986, ajoute-t-elle, les premiers diplômés en énergie solaire ont soutenu leurs magistères formés par le Haut commissariat aux énergies renouvelables, de l'époque. Aujourd'hui, fait-elle savoir, ces personnes ont acquis une expérience suffisamment bonne pour aider le ministère de l'Energie et des Mines à la concrétisation du programme national des énergies renouvelables. Elle reconnaît, toutefois, que la ressource humaine disponible n'est pas encore suffisante. Mais il y a un effort de formation, elle cite l'université de Blida qui a formé, cette année, les premiers masters 2 en énergies renouvelables. Elle souligne que parmi les jeunes formés dans les énergies renouvelables, personne ne pense à partir, au contraire ils ont la volonté d'intégrer le programme mis en place par le gouvernement, ils savent qu'ils auront un emploi et qu'ils ne seront pas condamnés au chômage. Elle fait savoir qu'un programme est en cours avec l'ONA (Office national de l'assainissement) pour réutiliser les eaux usées épurées dans l'agriculture, le dessalement aussi, dit-elle, peut se faire par la voie du renouvelable. L'UDES est impliquée dans le solaire mais aussi dans l'éolien (recherche des sites), Nachida Kasbadji estime qu'il faut travailler sur toutes les sources (comme la géothermie), mais, dit-elle, pas le nucléaire.