Le Palais de la culture et des arts Mohamed-Boudiaf de Annaba a connu, hier, une animation peu coutumière. Celle que seul le Conseil national économique et social (Cnes) que préside Mohamed Seghir Babès est en mesure de créer. Il s'agissait d'engager une profonde réflexion pour l'élaboration d'une politique de développement local à même de répondre aux aspirations des populations. Pour mieux appréhender cet aspect, ont été sollicités les walis, directeurs des exécutifs, élus APN, APW, APC, représentants des associations civiles entre patronat, syndicat, mouvement associatif des 8 wilayas de l'Est du pays Annaba, Guelma, Souk Ahras, Tarf, Tébessa, Skikda, Constantine et Mila. Aussitôt le discours d'inauguration de ces assises régionales achevé par le président du Cnes, 4 ateliers ont été constitués : pour une nouvelle dynamique du développement local. Pour une pleine réhabilitation des services publics. Pour l'émergence d'un nouveau paradigme de la gouvernance. Pour une nouvelle hiérarchie des besoins et des priorités du développement local prenant davantage appui sur le génie des terroirs et visant un meilleur ciblage des attentes catégorielles chacun présidé par un membre du Cnes, secondé par un wali, ils regroupent également des universitaires, chercheurs, experts, chefs d'entreprise, notabilités… Tous travailleront à l'élaboration d'une plateforme de recommandations dans la perspective des assises nationales qui se tiendront avant la fin de l'année à Alger. Comment travailler pour l'établissement d'une charte de développement local en veillant au principe d'une nécessaire complémentarité des actions et de leur mise en œuvre simultanée ? Une question à laquelle ont tenté de répondre les recommandations retenues en plénière. Selon des participants aux travaux d'ateliers, le développement local devrait reposer sur la promotion de l'image vivante et positive de chaque région, la formation et la qualification des compétences, le développement économique et social des wilayas, l'amélioration du cadre de vie des habitants et une meilleure prise en charge de la vie collective. «Il n'est pas question de ressortir avec des recommandations anodines. Nous devons faire en sorte qu'elles aient une finalité réformatrice avec éradication des anciennes pratiques et de la bureaucratie» a souligné le président du Cnes. Dans leurs approches en ateliers, les participants aux assises régionales de Annaba ont pris en compte les aspirations des habitants pour réaliser un équilibre fondamental entre l'habitat, l'investissement, l'emploi, les loisirs et la prévention de l'isolement et la marginalisation sociale. Ils ont répondu d'une certaine manière à l'aspect relatif à la stratégie et politique dédiée à l'adéquation des moyens et des missions des collectivités et la réforme des finances publiques locales. Plan communal de développement et le Plan de développement de wilaya ont figuré dans les débats en ateliers. Tout autant que l'agriculture et la rénovation rurale. Il a été également question de la nécessité de créer de nouveaux centres technologiques, d'aménagement et de traitement des friches industrielles dans les wilayas. Comme il a été soutenu que les aides au développement local devraient être tournées vers les zones rurales pour valoriser les potentialités existantes et renforcer les espaces agricoles. En atelier, les représentants des 8 wilayas paraissaient s'être bien préparés au rendez-vous régional de Annaba du 21 novembre. Pour preuve la multitude de réunions organisées la veille de la tenue de ces assises dans chacune des wilayas. Y avaient pris part les mêmes acteurs. Ils paraissaient s'être bien préparés à ces assises en établissant un inventaire de l'ensemble des facteurs à l'origine de l'absence de développement local dont l'investissement, l'interprétation erronée des dispositions régissant la passation des marchés publics, le déficit du foncier et le peu de motivation qui caractérise certains élus dans le suivi de l'exécution des programmes. Assises régionales bien préparées aussi par les représentants de la société civile. C'est ce qui ressort des nombreuses interventions. Elles émanent de l'ensemble des acteurs en activité dans les filières de l'agriculture, l'industrie, l'administration de l'Etat, des universités, de l'éducation, la formation et l'enseignement professionnels, la jeunesse et du monde économique. Toutes ces propositions qui convergent vers une meilleure approche des problèmes socioéconomiques, suggèrent des solutions pour un développement local harmonieux. Egalement abordées, les préoccupations de l'heure d'ordre social et environnemental. Le logement, l'emploi, la jeunesse y sont inscrits en tête de liste. Tout a été décrypté pour permettre l'élaboration des recommandations par les quatre ateliers. La majorité de ces recommandations retenues, au même titre que celles des autres régions, serviront de bases de travail pour préparer des réformes lors des prochaines assises nationales du Cnes.