Développement humain, pauvreté, liberté économique, gouvernance et économie fondée sur la connaissance sont les cinq rapports annuels et récurrents, désormais constitutifs de la nouvelle feuille de route du Conseil économique et social. C'est du moins ce qu'a annoncé samedi dernier M. Mohamed Seghir Babès, président de cette institution consultative lors du colloque sur les “libertés économiques, la gouvernance et la pauvreté”. M. Mohamed Seghir Babès semble vouloir imprégner une nouvelle dynamique au Conseil national économique est social, “la programmation de l'activité et l'orientation sur le moyen terme mettent l'accent sur l'élaboration d'un véritable tableau de bord relatif aux politiques publiques, avec, à terme, la relance d'une dynamique d'aide à la décision stratégique”. C'est aussi le rôle du Commissariat général à la planification et à la prospective institué en septembre 2006. En effet, le commissariat a pour mission d'analyser la cohérence de l'ensemble des politiques de développement en matière économique, sociale et spatiale et d'en évaluer l'efficacité, d'organiser, dans une démarche multidisciplinaire, une réflexion prospective sur les facteurs susceptibles d'affecterla révolution sociale, économique et spatiale à long terme de la nation, d'organiser la mise en place et le développement des activités de veille stratégique, d'élaborer des notes de conjoncture pour le suivi de l'évolution économique et sociale, d'élaborer et de soumettre au gouvernement le rapport annuel sur la situation économique et sociale et d'élaborer les perspectives de développement à moyen et long terme de la nation. Cela n'inquiète nullement le premier responsable du Cnes. “Le Commissariat général à la planification et à la prospective est une instance exécutive alors que le Cnes est une institution à caractère consultatif dont la fonction essentielle est d'assurer la permanence du dialogue social et de la concertation”, explique-t-il. D'où l'objectif de construire “des interfaces opérationnelles avec l'Exécutif gouvernemental et les pouvoirs publics”. Du coup, M. Mohamed Seghir Babès veut adosser le mandat du Cnes aux standards universels “les plus avancés” à travers la reconsidération des capacités organisationnelles et l'assise en ingénierie experte du Cnes et la standardisation des outils d'analyse et d'investigation. La collaboration avec la Banque mondiale s'articule justement autour du renforcement des capacités d'analyse du Cnes sur les thèmes de la gouvernance, des libertés économiques et de la pauvreté ainsi que de la participation de la BM aux efforts d'information et de consultation qu'entreprend le Cnes. Le président du Cnes évoque l'objectif de faire évoluer l'institution consultative nationale “vers un paradigme de gouvernance apte, à instituer le Cnes en table de concertation permanente, associant étroitement les pouvoirs publics, les ONG, les personnalités indépendantes et les réseaux nationaux experts et de recherche”. M. Mohamed Seghir Babès souhaite “consacrer le Cnes dans sa fonction éminente de conseil organique privilégié des plus hautes autorités nationales et des pouvoirs publics”, en a-t-il seulement les moyens ? M. R.