Le président du mouvement tunisien Ennahda, Rached Ghannouchi a terminé sa visite de 3 jours, après avoir été reçu par la président de la République, Abdelaziz Bouteflika, hier à la résidence de Djenan El-Mufti en présence du président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah, et du ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel. Notons qu'Ahmed Ouyahia, Premier ministre avait la veille eu un entretien avec le nouvel homme fort de la Tunisie. M. Ghannouchi a été salué à son départ à l'aéroport international Houari Boumediene par le président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah. M. Ghanouchi a souligné dans une déclaration à la presse à l'issue de l'audience que «les relations algéro-tunisiennes ont toujours été bonnes et seront meilleures à l'ère de la révolution du Jasmin». A son arrivée, M. Ghannouchi avait précisé que : «Nous sommes optimistes quant à l'avenir et considérons que les relations algéro-tunisiennes augurent d'un avenir meilleur pour l'ensemble de la région du Maghreb», poursuivant sa brève déclaration, le responsable tunisien affirma qu'il était venu «effectuer des concertations pour l'intérêt des deux pays et de la région». C'est donc plus qu'un président provisoire de la République tunisienne que l'Algérie a reçu puisqu'il a évoqué lors de ses entretiens avec les hauts responsables algériens des intérêts géostratégiques à la suite des derniers développements qu'a connus la région. Ce voyage de M. Ghannouchi en Algérie fait suite à la victoire d'Ennahda aux élections législatives pour la constitution d'une Assemblée constituante en Tunisie. Près d'une année après la révolution du Jasmin, Tunis fait face à de graves difficultés financières, et le déplacement de Ghannouchi à Alger serait motivé par la demande aux autorités algériennes d'une assistance financière pour relancer une économie durement affaiblie par les incertitudes politiques qui ont suivi le départ de l'ancien président Ben Ali. L'Algérie soucieuse de conserver des relations de bon voisinage avec le peuple tunisien, ne manquera certainement pas d'apporter les soutiens financiers dont a besoin ce pays, tout en développant avec les nouvelles autorités une coopération pour sécuriser la région face à la menace d'éléments incontrôlés disposant d'armes de guerre le long des frontières des deux Etats.