Intervenant à l'ouverture de la 4e session du comité bilatéral frontalier algéro-nigérien, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Ould Kablia, a déclaré que le processus de réformes politiques engagé par l'Algérie consolidera l'Etat et approfondira la démocratie. Pour étayer ses propos, le ministre a mis en exergue la décision du président de la République d'engager des réformes politiques «structurelles» et «profondes», menées dans le cadre de «la plus large concertation» et touchant différents volets de la vie politique nationale. Pour lui, «c'est là, il n'y a aucun doute, un processus de réformes historiques qui viendront consolider l'Etat, approfondir la démocratie, renforcer l'Etat de droit, la décentralisation et les libertés individuelles et collectives». Sur sa lancée, le ministre de l'Intérieur a ajouté que ce processus de réformes «ouvrira la voie à un avenir de prospérité et de concorde nationale à la mesure des ambitions et des aspirations du peuple algérien» pour qui les réformes constituent le «meilleur rempart» contre les divers périls qui guettent aujourd'hui les Etats africains et plus particulièrement ceux de la sous-région. Le ministre a relevé avec «satisfaction» l'importance accordée par les autorités algériennes et nigériennes à la promotion et l'approfondissement de la politique de décentralisation qui garantit une participation «effective» et «fructueuse» des citoyens à la gestion des affaires publiques au niveau local. De nombreux pays du monde arabe et d'Afrique, a ajouté le ministre, doivent faire face à l'émergence récente d'un vent d'instabilité «qui, sous couvert de revendications de plus de démocratie et de droits, somme toute souvent légitimes, dissimule des desseins inavoués pernicieux et met en péril l'existence de nos Etats et de nos peuples en tant que nations (...) Ce vent d'instabilité risque de compromettre les acquis sociaux, politiques et économiques de nos peuples et de nos citoyens, acquis au prix de durs sacrifices de la nation entière», a-t-il mis en garde. «Cette situation nouvelle, a ajouté le ministre, au danger particulièrement sournois, qui a déjà mis à rude épreuve le devoir national de vigilance de certains pays arabes, nous appelle à plus de solidarité et de concertation pour conjurer la collusion entre ce nouveau défi et les forces du chaos que sont le terrorisme et la criminalité transnationale organisée». Abordant le thème de la réuion, le ministre a indiqué que le comité bilatéral frontalier algéro-nigérien a donné des «résultats appréciables» dans différents domaines de la coopération notamment par un renforcement de la concertation bilatérale frontalière. Dans ce contexte, le ministre a évoqué la sécurisation de la zone frontalière par le renforcement de la coordination en matière de lutte contre le terrorisme et contre la criminalité transnationale organisée, la coopération entre services de sécurité frontaliers, la circulation des personnes et des biens et la coopération entre les walis et les gouverneurs frontaliers. Il a relevé également la coopération en matière de développement économique, notamment dans les domaines de l'agriculture et de l'hydraulique. Pour sa part, le ministre d'Etat nigérien, ministre de l'Intérieur, Abdou Labo, a souligné que l'Algérie et le Niger sont engagés à faire de leur espace frontalier «un havre de paix, de stabilité et de développement socio-économique harmonieux». Cet espace sous-régional algéro-nigérien, a-t-il ajouté, «fait face à de nouvelles formes de menaces qui affectent sérieusement la paix et la quiétude sociale et hypothèque dangereusement le développement socio-économique». Il s'agit notamment, a-t-il dit, du terrorisme, de la criminalité transfrontalière et du trafic d'armes et de drogue. Cette situation, selon le ministre nigérien de l'Intérieur, requiert la conjugaison des moyens dans une approche commune, concertée et pragmatique, affirmant que la présente session du comité témoigne de la volonté commune des deux pays à œuvrer dans ce sens.