Alors que se retirent les troupes américaines, le pays est proie à l'instabilité. Et un mandat d'arrêt a été lancé lundi à l'encontre du vice-président Tarek Al-Hachemi. L'Irak sera un modèle de démocratie pour le Proche-Orient, avaient promis les néo-conservateurs américains, quand ils préparaient la guerre il y a neuf ans. On est bien loin du compte. Alors que les derniers soldats américains — il restera un millier de militaires pour assurer la formation de l'armée irakienne et quelque 16 000 employés à l'ambassade, la plus importante au monde — ont quitté le pays dimanche, la crise politique bat son plein à Bagdad. Un mandat d'arrêt a été lancé lundi à l'encontre du vice-président Tarek Al-Hachemi, soupçonné d'avoir trempé dans la préparation d'attentats contre le Parlement. Et le Premier ministre Nouri Al-Maliki réclame la tête du vice-Premier ministre Saleh Moutlak, qui l'avait traité à la télévision de «dictateur pire que Saddam Hussein». Dans le même temps, le bloc laïque Iraqiya, de l'ancien Premier ministre Iyad Allaoui — dont sont membres Tarek Al-Hachemi et Saleh Moutlak, tous deux sunnites —, a annoncé lundi qu'il allait boycotter le gouvernement, deux jours après avoir suspendu sa participation aux travaux du Parlement. Iraqiya critique violemment la façon dont Nouri Al-Maliki monopolise le pouvoir. Iraqiya a dressé samedi un violent réquisitoire contre le Premier ministre : «Nous refusons la politique consistant à agir en ignorant les autres partis politiques, la politisation de la justice, l'exercice solitaire du pouvoir, la violation de la loi.» «Cette manière d'agir pousse les gens à vouloir se débarrasser de la main de fer du pouvoir central, d'autant que la Constitution les y autorise», poursuit Iraqiya en faisant allusion aux récents votes en faveur de l'autonomie des provinces à majorité sunnite d'Anbar, Salaheddine et Diyala.