Le chef du gouvernement irakien, Nouri al-Maliki, a demandé ce matin au Parlement de retirer sa confiance au vice-Premier ministre, Saleh Moutlak, qui l'avait traité à la télévision de «dictateur pire que Saddam Hussein». Sur la chaîne de télévision Babeliya, qui lui appartient, Saleh Moutlak avait affirmé que «Maliki était pire que Saddam Hussein, car ce dernier était un bâtisseur, alors Maliki n'a absolument rien fait». Cette motion de défiance intervient dans le cadre d'une guerre entre le Premier ministre et le bloc Iraqiya, qui a suspendu hier, samedi, sa participation au Parlement. «Le Premier ministre a envoyé une lettre officielle au Parlement pour qu'il retire la confiance à Saleh Moutlak après les propos tenus récemment», a affirmé Ali Moussaoui, le conseiller de M. Maliki. M. Moutlak, un sunnite qui fut accusé d'avoir appartenu au Baas (l'ancien parti de Saddam Hussein, aujourd'hui interdit), avait affirmé lors d'un entretien à CNN que Washington laissait l'Irak «aux mains d'un dictateur qui ignore le partage du pouvoir, qui contrôle les forces de sécurité du pays et qui a arrêté des centaines de personnes ces dernières semaines».