Au moment où l'économie mondiale traverse l'une de ses plus graves crises de son histoire, l'Algérie s'attend à réaliser des recettes des exportations qui vont dépasser les 72 milliards de dollars en 2011. C'est le montant le plus important jamais réalisé depuis l'indépendance du pays après celui de 2008. A titre de rappel, l'année 2008 a vu les recettes des exportations atteindre les 78,58 milliards de dollars grâce à un prix moyen du baril de pétrole qui avait atteint un pic historique de l'ordre de 99,97 dollars. Les hydrocarbures représentent plus de 97% des recettes des exportations de l'Algérie. Malgré la crise de l'endettement qui secoue durement l'économie européenne, et à un degré moindre celle des Etats-Unis, le prix du baril de pétrole sur le marché mondial est resté à un niveau appréciable en 2011, presque équivalent à celui de 2008. Profitant d'une conjoncture énergétique favorable, il est attendu la réalisation par l'Algérie d'un excédent appréciable de la balance commerciale avoisinant les 27 milliards de dollars en 2011. Certes, ce dernier serait inférieur à celui réalisé en 2008 et qui avait dépassé les 40 milliards de dollars. La réalisation d'un important excédent de la balance commerciale permet tout au long de ces dernières années le renforcement des réserves de change. A la fin de l'année 2011, et selon prévisions du Fonds monétaire international (FMI), les réserves de change de l'Algérie atteindraient les 188,8 milliards de dollars et pourraient dépassaient les 210,8 milliards de dollars en 2012. Evidemment, ces prévisions ne pourraient se réaliser que dans le cas où le prix moyen du baril de pétrole restera au-dessus des 90 dollars tout au long de cette nouvelle année. Mais le renforcement du montant des réserves de change poserait le problème de leur placement et de leur rendement. La grave crise de l'endettement dans plusieurs pays membres de l'Union européenne ainsi que le lourd poids de la dette publique américaine menacent les placements dans ces pays. Certains de ces derniers, à l'exemple de la Grèce, sont en cessation de paiement. D'autres pays, qui sont d'importants partenaires commerciaux de l'Algérie, à l'exemple de l'Italie et de l'Espagne, sont eux aussi sous la menace de la cessation de paiement. Un risque qui affaiblirait à moyen terme le rendement du placement d'une partie des réserves de change à l'étranger. Des recettes de 547 milliards de dollars en treize ans Les prix du baril de pétrole ont maintenu une tendance haussière depuis 1999. Cette tendance a permis à l'Algérie d'engranger des recettes d'exportations qui ont dépassées les 546 milliards de dollars depuis 1999. Soit depuis treize ans. Durant cette même période, la facture des importations des biens a été de 300 milliards de dollars. La facture des importations n'a cessé de s'alourdir tout au long de ces dix dernières années. Les importations de biens (marchandises) sont ainsi passées de 9 milliards de dollars en 1999 à près de 46 milliards de dollars en 2011. Ainsi, l'Algérie de 2011 a importé six fois plus de marchandises qu'en 1999. Pourtant, l'aggravation de la facture des importations ne menace pas, pour le moment, les équilibres financiers externes du pays. Le montant atteint par les réserves de change permet à l'Algérie de couvrir pendant plus de trois ans la facture des importations des biens et des services. Mais avec cette grave crise financière qui ébranle l'économie mondiale et les bouleversements politiques subis par certains pays arabes producteurs et exportateurs de pétrole, personne ne peut prévoir le comportement du marché pétrolier à l'avenir. D'où la prudence dans la gestion des finances publiques à partir de ce nouvel an 2012.