Contrairement aux apprentis sorciers tant responsables politiques chargés des affaires économiques du pays qu'une minorité d'universitaires algériens souvent médiatisées et instrumentalisés par la télévision officielle, qui pendant près de deux années ,date de la crise des prêts hypothécaires clamaient haut et fort, certains persistent allant d'ailleurs au ridicule auprès tant des institutions internationales que de la population algérienne dont la majorité est parabolée, que la crise ne concernait pas l'Algérie, que le cours du pétrole allait remonter, que la crise allait attirer les investissements étrangers, entre 2009/2010, induisant en erreur les plus hautes autorités du pays dont le président de la république . Les dernières statistiques officielles, montent clairement que l'Algérie mono exportateur de pétrole et de gaz lui-même fonction de l'évolution erratique du dollar, est pleinement touchée par la crise mondiale. Car il faut raisonner à prix constants et non à prix courant (pondération par l'évolution du cours du dollar et de l'inflation mondiale) , une recette de 30 milliards de dollars pour un cours de 45/50 dollars en plus qu'il faille tenir compte de la réduction du quota OPEP de l'Algérie manque à gagner d'environ de 5 milliards de dollars, équivaut à environ 20 milliards de dollars prix 2000. Selon le dernier rapport de la Cnuced de janvier 2009, les IDE mondiaux ont enregistré une forte baisse en 2008 (-22%), et ils devraient encore chuter en 2009 au niveau des pays émergents et particulièrement en Chine et Russie. Le Forum Med Invest 2009, avec le soutien du programme Invest in Med (Commission européenne), pour la région MENA( région du Moyen Orient et de l'Afrique du Nord) va dans le même sens passant de 61 milliards de dollars en 2007 à 40 milliards de dollars en 2008 et devrait chuter encore en 2009, ce rapport insistant sur le fait que ce retrait touche surtout les activités à forte valeur ajoutée et de création d ‘emplois. Par ailleurs, la balance commerciale de l'Algérie a enregistré une baisse de 72,03% par rapport à janvier 2008, selon le Centre national de l'informatique et des statistiques (Cnis), cette baisse importante s'expliquant essentiellement par la baisse importante des recettes en hydrocarbures, la hausse des importations et, d'autre part, par la stagnation des exportations hors hydrocarbures, les exportations algériennes ayant atteint, en janvier 2009, 4,07 milliards de dollars, en baisse de 36,40% par rapport au même mois de 2008, et les importations ont totalisé 3,07 milliards de dollars soit un solde d'environ 1 milliard de dollar ce qui donnerait en moyenne/an un excédent de 12 milliards de dollars. Face à cette situation, le plan de développement de Sonatrach selon les déclarations officielles du Ministère de l'énergie et des Mines courant janvier 2009, est un montant de plus de 63 milliards de dollars entre 2009/2013 , montant auquel il conviendra d'ajouter les 15 milliards de dollars pour Sonelgaz soit au total 78 milliards de dollars donc un montant annuel approchant 20 milliards de dollars, le tout reposant sur l'autofinancement comme le prévoit les nouvelles directives gouvernementales. Qu'en sera -t-il si le cours est de 50, 40 et 30 dollars ? Les recettes seront pour 50 dollars environ 35 milliards de dollars moins 20 milliards d'autofinancement Sonatrach/ Sonelgaz restant à verser au trésor 15 milliards de dollars qui s ‘ajoutent aux réserves de change. Pour 40 dollars le baril (le prix du gaz étant indexé sur celui du pétrole) les recettes pour 40 dollars seront d' environ 28 milliards de dollars moins 20 milliards de dollars restant au trésor 8 milliards de dollars. Pour 30 dollars le baril il y aurait égalité entre les recettes de Sonatrach/Sonelagaz et l'autofinancement c'est-à-dire rien pour le trésor. Or les importations ont été en 2008 de 40 milliards de dollars plus environ 10 milliards de dollars de transferts dividendes plus services y compris les associés de Sonatrach soit 50 milliards de dollars de sorties devises. Du fait que l'Etat algérien doit être majoritaire dans tout investissement ce qui conduit à une marginalisation du privé national et international,(confondant étatisme suicidaire pour le pays, et régulation stratégique de l'Etat, sans compter l'instabilité juridique qui décourage tout investisseur) si l'on veut créer des segments hors hydrocarbures si l'on veut dynamiser la production locale, le besoin en devises sera entre 60/70 milliards de dollars par an . Mais pour éviter un double emploi comptable, l'on doit retirer du montant des 40 milliards d'importation, entre 5/7milliards de dollars qui proviennent de Sonatrach/ Sonelgaz, s'agissant de raisonner en termes de flux et non de stock. Comme il y a lieu d'éviter au niveau macro-économique de faire une double comptabilité car le montant u fonds de régulation (environ 4200 milliards de dinars fin 2008) inclut déjà une partie des réserves de change convertie en dinars, devant surtout être attentif à la balance des paiements. Donc j'en déduis comme je l'ai rappelé souvent que l'Algérie n'aura pas de problèmes de financement pour 2009 et pour une bonne partie de l'année 2010. Des ensions budgétaires se manifesteraient début 2011 pour un cours de 50 dollars, supposant toujours la stabilité du dollar, avec plus d'intensité fin 2010 pour un cours de 40 dollars et une extrême gravité pour un cours de 30 dollars. Si la crise persiste existe trois solutions pour laisser un minimum de réserves de change et éviter le rééchelonnement de 1994(cessation de paiement) qui a été dramatique pour la population algérienne, la crise actuelle étant structurelle et non conjoncturelle pouvant durer au-delà de 2014/. Première solution diminuer la part de l'autofinancement de Sonatrach mais ce qui reviendrait à freiner les recettes futures et à perdre des parts de marché car l'on peut suppléer la limite du quota pétrole en exportant plus de gaz si l'on veut éviter de puiser massivement dans les réserves de change car non limité par le quota OPEP. Mais en précisant, la contrainte des réserves algériennes (environ 3% des réserves mondiales) et que selon les prévisions du Ministère de l'énergie, les exportations pourraient représenter 85 milliards de mètres cubes gazeux (2012) mais la consommation intérieure de gaz pourrait aller à plus de 63 milliards de mètres cubes gazeux (2016/2017), une production totale annuelle de 148 milliards de mètres cubes gazeux ce qui nécessitera d'importants investissements. Les spécialistes de l'énergie estiment, que sur les réserves algériennes (2,5% des réserves mondiales, contre plus de 60% pour la Russie, l'Iran, le Qatar) initiales prouvées, environ 4600 milliards de mètres cubes, 80% d'entre elles sont récupérables alors que 15% ont déjà été exploitées, environ 1000 milliards de mètres cubes supplémentaires étant considérés comme réserves probables ce qui donnerait une durée de vie moyenne pour 5000 milliards de mètres cubes gazeux entre 30/35 ans pour le gaz contre moins de 30 années pour le pétrole. Deuxième solution diminuer le financement public au niveau de certains secteurs mais qui occasionnerait des tensions sociales plus criardes. Et enfin troisième solution qui est la plus pérenne de revoir l'ensemble de la politique socio-économique qui a montré ses limites comme le montre la non proportionnalité entre la dépense publique et les impacts économiques et sociaux. La production hors hydrocarbures et la création d'emplois ne se décrètent pas, relevant de l'entreprise, les administrations et les infrastructures n'étant qu'un moyen. Cela suppose l'accélération de la réforme globale en panne en plaçant le savoir au centre du développement (éviter cette démagogie en améliorant ceux qui sont sur place avant de vouloir ramener ceux de l'étranger) .Cela est lié fondamentalement à une lutte efficace loin des textes juridiques et des commissions sans suite, contre les intérêts de la rente en améliorant la gouvernance, (dont la corruption qui s'est socialisée) renvoyant à un Etat de droit, lever les contraintes de l'épanouissement de l'entreprise créatrice, dont la bureaucratie est un pouvoir numéro un en Algérie et la sclérose du système financier.