Washington dénonce depuis longtemps l'Iran comme source de la majorité des troubles au Moyen-Orient. L'Arabie Saoudite et ses alliés sunnites voient la main de Téhéran derrière les protestations au Bahreïn et dans la province orientale riche en pétrole de l'Arabie Saoudite alors que les dernières forces états-uniennes viennent de quitter l'Irak. Propagande : «L'Irak va devenir un pion iranien.» «Il y a une campagne de propagande aux Etats-Unis, très semblable à ce que nous avons vu avant l'invasion de l'Irak(…) Les principales agences d'information ont monté tout un cinéma sur des menaces à propos de l'Iran. Nous avons vu des accusations douteuses auxquelles on a donné beaucoup de poids ici aux Etats-Unis», a déclaré l'éditeur du Consortium News, Robert Parry, à Russia Today. Comme la fermeture du détroit d'Ormuz n'est très certainement ni dans l'intérêt des Etats-Unis ni dans celui de l'Iran, Robert Parry estime que les Etats-Unis poussent pour une guerre à grande échelle contre Téhéran. Cette provocation caractérisée, précédée de la diabolisation de l'Iran, semble préparer le terrain pour une attaque militaire par les Etats-Unis et Israël. La propagande construite est très similaire à celle dirigée contre l'Irak de Saddam Hussein en 2002. Dans les deux cas, un Etat isolé et aux ressources limitées est présenté comme un réel danger pour la région et pour le monde. On accorde du crédit à des théories improbables et parfois cocasses, tel le supposé complot d'un revendeur de voitures d'occasion irano-américain au Texas faisant équipe avec la Garde de la révolution iranienne pour assassiner l'ambassadeur saoudien à Washington. Le programme nucléaire de l'Iran est considéré comme une menace d'une manière fort semblable aux armes de destruction massive inexistantes de Saddam Hussein. Ce fut donc un choc lorsque le distingué avocat égypto-américain Cherif Bassiouni, qui dirigeait la Commission d'enquête indépendante sur les troubles de cette année au Bahreïn, a dit catégoriquement, dans son rapport de 500 pages diffusé récemment, qu'il n'y avait aucune preuve de l'implication iranienne dans les événements du Bahreïn. Sans doute, les rois et les émirs du Golfe croient sincèrement en leurs propres théories conspirationnistes. La même paranoïa iranophobe est enracinée dans l'esprit des sunnites dans tout le Moyen-Orient. L'identification de l'activisme politique chiite avec l'Iran est trop profondément ancré dans l'esprit des sunnites pour être effacée. Sentiment ou croyance créé et entretenu par les prédateurs américano-sionistes. D'ailleurs, qui des politiques yankees ne souhaite pas détruire ce pays à l'image de l'Irak ? Récemment, le candidat à l'investiture républicaine pour la présidentielle américaine de 2012 Rick Santorum s'est déclaré prêt à frapper les installations nucléaires iraniennes s'il est élu président, rapportent lundi les médias occidentaux. D'après M. Santorum, il pourrait proposer aux autorités iraniennes un choix : soit ils ouvrent leurs sites nucléaires aux observateurs internationaux et commencent à les démanteler, soit les Etats-Unis lancent une opération militaire contre le pays. Voilà la réalité.