Classé premier pays au monde dans la production de drogue avec une moyenne de 100 000 tonnes/an, le Maroc est considéré comme un paradis mondial du haschich. La crainte des autorités algériennes, s'est traduite aujourd'hui par la mobilisation de tous les moyens humains et matériels, en diversifiant les postes de contrôle au niveau des frontières au nord et du sahel où le grand trafic de drogue et autres marchandises prohibées, est fortement concentré. En effet les trafiquants de drogue marocains sont dotés de moyens sophistiqués que la gendarmerie elle-même ne dispose pas. Ces cartels de drogue marocains, s'entrainent librement sur le sol chérifien avec des méthodes très poussées pour échapper au contrôle des gardes frontières, afin d'introduire des dizaines de tonnes de drogue en Algérie. La menace que représente ces trafiquants est grande aujourd'hui, surtout qu'ils sont dotés d'un véritable arsenal de guerre et de véhicules adaptés à la nature du terrain. Aujourd'hui le Sahel est devenue une région où prolifèrent tous les trafics. Face à ces périls, le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, a lancé un message fort aux autorités marocaines, à partir de la ville frontalière de Maghnia, il y a trois ans de cela et c'était lors d'un meeting tenu dans le cadre de la campagne électorale, «vous voulez qu'on ouvre les frontières, l'Algérie, le fera avec plaisir, mais à certaines conditions. Premièrement, il faut que nos voisins arrêtent d'empoisonner nos jeunes avec leur drogue. En second lieu, il faut discuter de tous les sujets relevant de la sécurité des deux pays, surtout que l'Algérie est considérablement touchée par plusieurs types de réseaux de trafic», avait-il expliqué. C'est à partir du nord du Maroc que le grand jeu commence. En effet, il s'agit du Rif marocain où des milliers de familles démunies, cultivent le haschich en l'absence de toute culture de substitution. C'est une région très montagneuse qui regroupe de grands maquis, un paysage favorable à la culture des plants de résine de cannabis. Des régions entières sont laissées à la portée de cette population qui les exploite pour la culture de cannabis. Des villes comme Ouazzane, Ketama, Chefchaouane et Sidi Mansour entre autres, sont devenues des plaques tournantes de la culture du haschich. Pour rappel, et selon le bilan établi par les différents corps de sécurité (GGF, Douanes, Police et Gendarmerie nationale), 40 tonnes de drogue ont été saisies durant l'année 2011 en Algérie.