Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière a effectué une visite d'inspection et de travail samedi dernier dans la wilaya de Tissemsilt. Accompagné d'une délégation ministérielle et des autorités civiles et militaires de la wilaya, à leur tête Hocine Bessaih, wali de Tissemsilt, le ministre a inauguré deux structures de santé, la polyclinique Ouari-Abderrahmane, située sur la route de Hamadia, et la polyclinique Harizi- Tayeb, située sur la route de Bougara, au lieudit 500-Logements. L'ouverture officielle des deux structures, qui regroupent plusieurs services, remonte à juillet 2011. Le ministre a visité le centre intermédiaire de soins aux toxicomanes dont le taux d'avancement est de 90%. Cette infrastructure sera ouverte au mois de mars 2012. Satisfait de la qualité de l'ouvrage et de l'équipement qui y a été installé, le ministre avertira sur les conséquences d'un mauvais usage d'un acquis de cette valeur. «Il faut mettre en place un système d'entretien et de maintenance efficace et surtout veiller à ne pas se laisser aller au “cannibalisme matériel''», dira le ministre. Abordant le volet des conditions d'accueil et de prise en charge des patients au niveau de ces structures, le ministre insistera sur l'obligation faite au secteur de la santé d'humaniser ses services et d'ouvrir ses portes au citoyen, dont il est attendu en retour du civisme, objectera-t-il. «L'humanisation des conditions d'accueil des malades dans les hôpitaux et l'équipement des services des urgences sont les priorités du secteur», a souligné le ministre avant d'insister sur l'équipement des services des urgences, notamment en matériel d'imagerie et d'analyses médicales qui «reflètent la qualité des prestations de nos structures». Cela avant de donner des instructions fermes aux responsables de l'EPH et de l'EPSP, afin de changer l'image qu'offrent ces établissements en mettant le personnel dans des conditions plus propices à l'exercice de leur art et en permettant aux patients de trouver un espace de solidarité qui les soulage de leur détresse. Le premier responsable du secteur a décidé, lors de sa visite, de transformer l'annexe de l'Institut Pasteur en cours de réalisation dont le taux d'avancement des travaux est évalué à 60% pour un coût de 93 049 000 DA en laboratoire régional d'analyses de référence par excellence. Le représentant du gouvernement a estimé que l'Algérie est en tête des pays maghrébins dans la prise en charge de la santé des citoyens. Selon lui, elle le sera davantage avec les 1000 structures de santé entre CHU, hôpitaux, centres de santé, laboratoires qu'elle est appelée à réaliser dans le cadre du programme quinquennal 2010/2014. «Notre département a bénéficié de 281 milliards de dinars dans le cadre du quinquennat 2010/2014. Nous sommes en mesure de faire beaucoup mieux dans la prise en charge de la santé publique», a conclu Djamel Ould Abbès. Djamel Ould Abbès a insisté sur la rationalisation de la gestion des hôpitaux, devenue, selon lui, une «nécessité pour valoriser les acquis du secteur de la santé et les protéger». Au cours de sa visite qui l'a conduit à travers plusieurs établissements de santé, M. Ould Abbès a affirmé que la santé dispose d'un «soutien financier remarquable», dans le cadre du programme quinquennal 2010-2014, avec 280 milliards de DA. Il est aujourd'hui demandé au secteur, a-t-il ajouté, de remplir les conditions de performance dans la gestion et d'améliorer la qualité du service et des prestations fournies aux citoyens. Le ministre a également indiqué que le secteur compte 73 000 équipements médicaux, dont 10 000 de qualité élevée mais non utilisés et plus de 5 000 en panne. Déplorant cette situation qui «ne cadre pas» avec les objectifs de performance, M. Ould Abbès a souligné que dorénavant l'acquisition de nouveaux équipements sera soumise à un contrôle et à un suivi rigoureux. Par ailleurs, le ministre a annoncé, au cours d'un point de presse, que le gouvernement a pris des mesures pour faire face à la rareté de certains médicaments sensibles. Il a indiqué, à ce propos, que l'Etat a réservé un budget important pour lutter contre la pénurie de produits pharmaceutiques. Le ministre a précisé, dans ce même contexte, que les établissements hospitaliers publics sont «normalement approvisionnés» en produits pharmaceutiques courants, rappelant à ce propos que le ministère encourage la consommation des produits génériques. Le ministre s'est rendu à l'hôpital de Tissemsilt. Il a souligné que l'Etat était en mesure d'assurer des soins de qualité à tous les citoyens. «L'Algérie qui a des compétences médicales de haut niveau dispose de moyens importants à même d'assurer des soins de qualité à toute la population sans exception», a dit le ministre. Pour ce qui est de la réduction du transfert des malades vers l'étranger, le ministre a estimé que «la prise en charge des malades dans le pays exigeait la maîtrise des nouvelles technologies, le développement des services de santé et de nouvelles méthodes de gestion». «Le système de soins actuel doit être efficace pour la réalisation des OMD et la prise en charge des maladies chroniques liées à l'urbanisation, l'industrialisation, l'environnement et la vieillesse», a-t-il avancé. Par ailleurs, le ministre a indiqué que 15 nouveaux centres anticancer (CAC) seront opérationnels d'ici à 2014, portant le nombre total de centres à travers le territoire national à 22, a indiqué hier à Tissemsilt M. Djamel Ould Abbès. Intervenant lors de sa visite de travail dans la wilaya de Tissemsilt, il a indiqué qu'aux sept CAC existant à l'heure actuelle au niveau national, cinq entreront en activité en 2013 et dix en 2014. Rappelant que 30 plans nationaux de prise en charge de différentes maladies ont été mis en place, le ministre a relevé que la priorité dans ces plans est donnée à celui relatif à la lutte contre le cancer. Etayant ses propos, il a indiqué que 182 unités d'oncologie étaient opérationnelles au sein des établissements publics hospitaliers, des établissements hospitaliers spécialisés, des centres hospitalo-universitaires et des CAC. «Le cancer constitue incontestablement le problème de l'heure et une plus grande attention doit lui être accordée», a souligné M. Ould Abbès. Dans ce cadre, le ministre de la Santé a noté que la mise en place d'un registre national du cancer était indispensable pour une surveillance épidémiologique de la maladie à travers le pays et pour une meilleure prise en charge des malades. Il a mis l'accent aussi sur le travail de prévention et de sensibilisation devant être mené. «La mise en place d'un registre national du cancer serait bénéfique à plus d'un titre, car elle permettra d'anticiper sur un certain nombre de choses», a insisté M. Ould Abbès, faisant remarquer que la prévalence de la maladie est plus élevée dans des régions comme Adrar et Reggane. Evoquant l'aspect financier de la prise en charge du cancer, le ministre de la Santé a rappelé que l'Etat consacre 9 milliards de dinars par an à l'achat des médicaments. Il a ajouté que le Fonds national de lutte contre le cancer, créé en vertu d'un article additionnel de la loi de finances 2011, permettra d'améliorer la prise en charge des malades atteints de cancer. Il a, en plus, précisé que ce fonds d'«appoint» sera, en dehors du budget alloué au ministère de la Santé, alimenté par des taxes spécifiques prélevées sur le tabac et les boissons gazeuses. Il a aussi indiqué que 72 cellules d'accueil ont également été mises en place au niveau des chefs-lieux de wilaya et daïra éloignés, dont la mission est de fixer les rendez-vous, en coordination avec les centres hospitaliers spécialisés, afin d'éviter aux cancéreux les déplacements fréquents. Selon les statistiques du ministère de la Santé, 40 000 nouveaux cas de cancer ont été enregistrés en 2009, alors que près de 43 000 sont attendus en 2012 avec les principales localisations, à savoir le poumon, le colon et la prostate chez l'homme, le sein, le colon et le col de l'utérus chez la femme. Afin de lutter contre toutes les formes de cancer, le ministère de la Santé oriente ses efforts vers la formation et la disponibilité d'un personnel devant travailler en «synergie» et par équipe multidisciplinaire comprenant notamment des professeurs, des spécialistes, des radiologues et paramédicaux. En ce sens, un «état-major» a été recommandé pour veiller sur le Plan national cancer en formant des équipes pluridisciplinaires, le cancer ne relevant pas exclusivement des oncologues. Selon Djamel Ould Abbès, des centres hospitalo-universitaires (CHU) seront réalisés dans le sud du pays, ainsi que dans les Hauts-Plateaux conformément aux instructions du Président Bouteflika lors de sa visite de travail et d'inspection dans la wilaya de Laghouat. Il a, dans ce contexte, indiqué que l'aménagement des services nécessaires à la réalisation de ces CHU exige un encadrement pédagogique, soulignant que «les régions du Sud et des Hauts-Plateaux, qui recèlent les richesses du pays, ne peuvent pas être privées de CHU». La wilaya de Tissemsilt tente, ces derniers temps, de relever les défis en s'adaptant progressivement aux nouvelles dispositions introduites dans le cadre des réformes initiées par l'Etat. Djamel Ould Abbès a exprimé sa satisfaction quant au bon fonctionnement de son secteur à travers la wilaya de Tissemsilt.