Le département de Noureddine Moussa semble décidé à relever le défit de la livraison totale de 1,4 million de logements inscrits pour le quinquennat 2010-2014. En effet, le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme a estimé qu'une cadence de 270 000 unités par an d'ici la fin 2014 est à la fois «exigée pour être au rendez-vous et réalisable avec tous les moyens en notre possession». Lors d'une réunion d'évaluation du programme inscrit pour le quinquennat en cours, le représentant du gouvernement a affirmé qu'après avoir réglé le problème du foncier par la mobilisation de 10 000 ha supplémentaires au profit du secteur décidée en juillet dernier, il faudrait augmenter le volume de mise en chantier des programmes et celui de livraison d'ici à 2014. Pour ce faire, cette nouvelle année devra, selon l'intervenant, être celle du lancement d'un grand nombre de chantiers pour les différents segments de logements dont la réalisation de logements ruraux sous forme d'agglomérations de moins de 5 000 unités, selon les spécificités de chaque commune. Après avoir rappelé que le logement participatif locatif (LPL) a pris la part du lion dans les programmes des deux quinquennats (2005-2009 et 2010-2014), le ministre a estimé que le logement participatif aidé (LPA) est à assurer «une justice entre les classes sociales» en permettant à la classe moyenne n'ayant pas le droit au LPL à accéder à une autre formule de logements. Pour ce qui est du bilan des livraisons, l'intervenant a compté 191 000 unités en 2010 et 213 000 autres en 2011. «Ce qui fera un total de 404 000 unités livrées en deux années. Il nous reste donc 652 000 unités en cours de réalisation nous permettant d'entrevoir d'importantes livraisons pour l'année en cours», dira M. Moussa devant les directeurs d'OPGI et les directeurs de l'habitat des wilayas, en réitérant que l'année 2012, sera celle du lancement des chantiers. «Si l'année 2010 a été marquée par la réalisation et la finalisation de la grande partie des études de faisabilité des projets, 2011 a connu la mise en chantier de 325 000 unités. Un rythme que nous allons maintenir et essayer d'accélérer encore puisque nous avons la possibilité de le faire», a-t-il encore affirmé. Pour ce faire, il faudra, selon le ministre, quelques bonnes conditions dont l'amélioration des relations entre les différents acteurs sur le terrain notamment entre les promoteurs et les entreprises de réalisation dans le sens d'éviter toute rupture des travaux, car, pour le ministre, «un chantier à l'arrêt coûte cher aux collectivités et aux citoyens». Pour ce qui est de la consommation budgétaire en matière de logement, le ministre a noté que l'enveloppe est passée de 230 milliards de dinars pour l'année 2010 à 252 milliards de dinars pour l'année 2011, soit une augmentation de 10% dont 167 milliards pour les LPL, 15 milliards de dinars pour le LPA, 51 milliards pour le logement rural et 10 milliards pour les autres segments. Revenant à la réunion avec ses promoteurs, Noureddine Moussa conclut qu'elle sera l'occasion pour identifier les contraintes, suggérer des solutions et évaluer les partenariats pour un bon développement du secteur de l'habitat et de l'urbanisme. Le ministre a, par la même occasion, incité ses hommes sur le terrain à communiquer aux citoyens l'état des lieux des différents chantiers et programmes les concernant et ce, à travers la presse nationale et les radios régionales. «Il y a des contestations sociales liées au problème de logement et ce n'est pas la faute aux programmes ni aux protestataires mais à un manque de communication sur lesdits programmes. Les citoyens ont droit à être informés et rassurés à travers un travail de proximité», insiste le premier responsable de l'habitat et de l'urbanisme.