Annoncée par le wali de Annaba et promise en 2010 par le directeur général de l'Office de promotion et de gestion immobilière (OPGI), la réalisation de 44 674 logements entre publics locatifs (LPL) destinés à la résorption de l'habitat précaire ou aux demandeurs, social participatif (LSP) et habitat rural sera-t-elle au rendez-vous de 2014 comme prévu par le plan quinquennal 2010-2014 ? Mohamed Ghazi, le wali, Amar Makhlouf, le DG de l'OPGI, leurs services, leurs conseillers et les bureaux d'études y travaillent d'arrache-pied. Ces deux dernières années, la construction de 19 734 logements tous segments confondus a été lancée et 4 298 ont été attribués en 2011. Le meilleur est à venir avec d'innombrables projets dont l'état d'avancement est suivi de très prés par le directeur de l'exécutif de wilaya. C'est, d'une certaine manière, la meilleure des réponses à donner aux 40 000 demandeurs. Plus de 22 000 d'entre eux sont enregistrés dans la seule commune du chef-lieu de wilaya. Sont également concernés par ces projets 12 800 familles occupant depuis des années des bidonvilles implantés dans les douze communes. C'est dire qu'il s'agit d'une véritable offensive que les autorités locales ont entamée depuis le début de cette année pour satisfaire le plus grand nombre de demandeurs et recaser les familles en situation de précarité d'habitation. C'est donc pour accélérer la cadence des travaux de réalisation que Mohamed Ghazi, wali d'Annaba, a multiplié les visites de travail et d'inspection des chantiers. Les daïras de Berrahal et d'El Bouni ont été ses deux premières escales. Accompagné des responsables de diverses structures d'intervention dans l'habitat, les équipements, les travaux publics, l'énergie et les mines, les domaines, les chefs des daïras et les présidents des APC concernées, il s'y était rendu pour s'imprégner de l'état d'avancement des travaux et s'informer des contraintes que subissent les chefs d'entreprise concernés. Pour le wali, la réalisation des 44 674 logements dans les délais prescrits par le PQ 2010/2014 est capitale. Il voudrait en faire l'un des meilleurs arguments pour contrecarrer les desseins de ceux qui, quotidiennement, tentent de semer le trouble parmi les populations dans le besoin d'un logement décent. Une occasion aussi de donner aux habitants de la wilaya d'Annaba l'image d'une autorité locale qui respecte ses engagements. «Tout sera mis en œuvre pour que les délais de réalisation des logements tous secteurs confondus soient respectés et pour éviter aussi que certains perturbateurs n'en profitent pour attiser l'impatience des demandeurs et ceux concernés par le RHP. 4 000 familles ont bénéficié d'un logement social locatif neuf ces quatre derniers mois. Des milliers d'autres suivront dans un proche avenir et j'en appelle à la patience de tous», répond le wali à chaque fois qu'il est interpellé par un citoyen dans l'attente d'un logement décent. D'une année à l'autre, le parc immobilier de la wilaya s'enrichit de milliers de LSL et LSP. Afin de combattre la crise du logement et satisfaire les demandeurs dans le besoin, la wilaya n'a pas hésité à faire appel à des sociétés étrangères du bâtiment. Les entreprises chinoises, beaucoup plus nombreuses, décrochent d'importants projets. C'est aussi le cas des entreprises publiques et privées algériennes. Faute d'arguments fallacieux que ce soit en termes de disponibilité des matériaux de construction ou de paiement des situations, les plus rébarbatives aux dispositions du cahier de charges sont entrées dans les rangs. «Alors que des milliers de jeunes crient au chômage, beaucoup de postes d'emploi dans différents métiers du bâtiment attendent d'être occupés. Même les manœuvres sont difficiles à trouver. C'est à croire que nos jeunes ne veulent pas fournir des efforts pour améliorer leur situation sociale», déplore un entrepreneur tout corps d'état confronté depuis des mois à un manque chronique d'ouvriers spécialisés dans la maçonnerie et le ferraillage. «J'ai proposé 35 000 DA par mois de salaire à un maçon qui m'a ri au nez avant de me répondre qu'avec ses activités sur le marché parallèle il gagnait cinq fois plus», a ajouté le même entrepreneur. Ce scénario de pénurie de main-d'œuvre qualifiée existe depuis des années. Cette situation est inexplicable au regard des efforts de formation consentis par le ministère de la Formation et de l'Enseignement professionnels. Annuellement, des milliers de jeunes issus des centres de formation ne rejoignent pas les chantiers à la fin de leur formation. Après avoir décroché leur diplôme dans différents corps d'état en relation avec la construction et l'habitat, on ne les revoit plus. Où vont-ils et que font-ils aussitôt leur stage d'apprentissage achevé ? Ce problème de pénurie d'effectifs qualifiés dans le bâtiment n'est pas passé inaperçu du côté des cadres expérimentés du secteur. En association avec des ouvriers qualifiés dans différents corps de métiers d'entreprises publiques et même de l'OPGI, ils se sont constitués en entreprises à part égale de participation au capital social. Chacun dans le métier qu'il maîtrise le mieux, ils sont devenus des bâtisseurs en soumissionnant et en décrochant des marchés pour réaliser eux-mêmes plusieurs dizaines de logements.