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C'est l'anarchie !
Publié dans La Nouvelle République le 01 - 02 - 2012

Théoriquement, l'inflation est censée apporter une appréciable croissance aux économies ultralibérales au cas, cela s'entend, où les salaires restent élevés, qu'il n'existerait pratiquement pas de chômage, que les marchés financiers soient stables, et que la confiance des ménages donne de la vigueur à la consommation.
Dans un pays comme le nôtre, l'inflation est la cause principale des trous énormes dans le budget des familles appartenant aux classes moyennes, et aux classes actives disposant du strict minimum pour joindre les deux bouts de fin de mois. Il est donc devenu impératif pour les Banques centrales d'évite que l'inflation ne soit un facteur nocif pour l'équilibre indispensable à la paix sociale, et à un ralentissement de la consommation, qui se traduirait inévitablement par une faible croissance. Une déflation lorsque le coût de la vie est trop onéreux et une stabilisation de la valeur de la monnaie maintenant les prix à des niveaux raisonnables, pour encourager la consommation, serait donc la formule idéale pour les fiscalistes pour prétendre au montage financier d'une économie dynamique. Les produits frais de consommation courante de base, ainsi que les produits congelés ont littéralement explosé simultanément à la fin de l'année dernière, et l'ascension se poursuit pour les légumes, les viandes blanches, rouges, les poissons et pour l'ensemble des marchandises des industries de transformation. Avec un chiffre officiel de 4,5% d'inflation, que confirme le Fonds monétaire international dans son dernier rapport, ainsi que Karim Djoudi lors de sa dernière mise au point lundi dernier, il apparaît que malgré une remarquable hausse du produit intérieur brut de 2,9%, qu'appuient de substantiels excédents de la balance commerciale avec 29,93 milliards de dollars représentant une hausse de 62,46% par rapport à l'année 2011, subséquemment à une remarquable épargne des couches aisées de la population, que les consommateurs des classes moyennes et laborieuses restent les otages de la désorganisation des marchés et de l'absence d'une régulation centrale. Le notable travail fait par le ministère des Finances pour consolider les avoirs du Trésor public est rendu caduc par des marchés incontrôlés profitant de l'absence, autrement, des insuffisances des contrôles qui doivent obligatoirement être faits par le ministère du Commerce, pour que les bons résultats de notre économie profitent à de larges pans de la population. Or, présentement, ce n'est pas le cas. Karim Djoudi nous assure que si l'inflation n'est pas plus pimentée, c'est grâce aux soutiens des prix, consolidés par la loi de finances 2012 du blé, de l'huile et du sucre, alors que nous savons que «ce choix politique» ne profite actuellement qu'aux opérateurs économiques, aux commerçants, et aux contrebandiers sévissant sur le pourtour de nos frontières. A y regarder de plus près, nous avons une inflation de 4,7% contre 4% prévu pour 2011 et 3,9% pour 2010. Sans le soutien des prix, l'inflation était plus pondérée. Pour cette année 2010, selon les chiffres rendus publics par l'Office national des statistiques, l'inflation avait continué à échapper à la maîtrise des autorités, puisque la hausse des prix des biens alimentaires a augmenté de 6,46% par rapport à la même période de l'année 2009 touchant les produits frais, puis les produits alimentaires industriels avec un pic de 6,75%. Cette tendance à la hausse avait aussi concerné les poissons frais avec 16,79%, les légumes frais dans les mêmes proportions, les viandes bovines avec 13,36%, la viande ovine, les produits avicoles, laitiers, les transports, les communications. Entre 2007, année qui avait vu une escalade vertigineuse des prix, et 2011, l'inflation a dépassé largement les normes admises internationalement, à savoir le maintien d'une oscillation entre 1 et 2%. En dépit des dernières augmentations de salaires pour certains secteurs, il apparaît que les érosions sur le pouvoir d'achat des Algériens atteignent des degrés plus dramatiques qu'avant les augmentations de salaires, et la politique mise en branle par le soutien des prix, surtout si on met dans la balance le fait que le dinar algérien est beaucoup trop déprécié par rapport aux autres monnaies d'échange. Donc de se demander logiquement à qui profitent les augmentations de salaires consenties par le budget de l'Etat consacrant 2 850 milliards de dinars pour les salaires du personnel, 1 300 milliards pour les transferts sociaux, et les 200 milliards de dinars pour les subventions des produits de base ? Toute cette masse d'argent est en réalité absorbée par les successives dépréciations du dinar, par les entreprises, la contrebande transfrontalière, les commerçants transformant les produits subventionnés pour en faire des vecteurs inflationnistes. L'absence de régulation de l'Etat est à inscrire parmi les facteurs aggravant la poussée de l'inflation vers les hauteurs. La facture de nos importations en produits céréaliers a pratiquement doublé, alors que la consommation locale est restée la même. Les produits destinés aux consommateurs algériens sont réorientés vers les pays limitrophes et peut-être bien au-delà, vers l'Afrique centrale. Les prix du poulet et des autres viandes blanches ont triplé, alors que les prix des farines animales n'ont subi en trois ans qu'une hausse négligeable. Le rythme imprimé par les marchés locaux à l'inflation est effarant étant donné qu'il y a une problématique de la transparence ; qu'on en juge à partir des données officielles que rapporte l'Office national des statistiques : L'escalade infernale Le rythme d'inflation annuel a connu une tendance baissière au 2e trimestre 2011, passant de 3,9% en avril, à 3,7% en mai et à 3,5% en juin avant de reprendre sa hausse durant les mois de juillet et août, indique-t-on à l'ONS. L'indice des prix à la consommation a enregistré en août 2011 une hausse de 2,1% par rapport au mois de juillet, soit un taux supérieur à celui relevé le même mois en 2010 (+1,7%). Cette évolution intervient après une variation de près de +1% relevée en juillet, et traduit une «augmentation sensible» des prix des biens alimentaires (+3,8%), a relevé l'office. Les produits agricoles frais se sont distingués par un relèvement de 6,6% en août. Des accroissements «substantiels» de prix sont observés, particulièrement pour les fruits (+47,3%) et les légumes (+12,3%). A un degré moindre, les prix des produits alimentaires industriels ont évolué de 1,4%. Cette tendance s'explique par l'augmentation des prix d'un certain nombre de produits, notamment les sucres et produits sucrés (+4,1%), le café (+3,4%) et les boissons non alcoolisées (+4,3%). Les prix des produits manufacturés ont connu une légère hausse de 1% et les services 0,3%, précise l'office. En août 2011, et par rapport au même mois de l'année écoulée, la hausse des prix à la consommation s'est établie à 5,72%, avec une progression de 7,13% pour les produits alimentaires, dont 8,25% pour les produits agricoles frais et 6,17% pour les produits industriels. Les biens manufacturés ont augmenté de 5,25% en août dernier par rapport au même mois de 2010, ainsi que les services, avec une hausse de 3%, indique l'Office. Par ailleurs, l'évolution des prix à la consommation durant les huit premiers mois de 2011 se situe à 4,2%. Toutes les catégories de produits ont enregistré des hausses, avec 3,96% pour les biens alimentaires, dont 4,62% pour les produits agricoles frais et 3,41% pour les produits alimentaires industriels. Les biens manufacturés ont connu une hausse de plus de 4,9% durant les huit premiers mois de 2011 par rapport à la même période de référence de 2010, ainsi que les services avec près de 3,2%, précise l'Office. Comme prévu, les hausses de prix à la fin du dernier trimestre 2011 ont non pas amélioré le pouvoir d'achat des consommateurs algériens, mais contribué à réduire le pouvoir d'achat de la majorité des ménages dépendant d'un salaire, surtout si ces salariés travaillent dans le secteur privé lequel n'a pas procédé à un relèvement de sa masse salariale. Les plus-values que dégagent les entreprises grâce aux allégements fiscaux ne se traduisent pas malheureusement en investissements pour l'amélioration ou la modernisation des outils de production, ni même en relèvement des salaires. C'est plutôt l'effet l'inverse qui se produit, car si cette année les impacts n'ont pas été négatifs sur la balance des paiements grâce à un niveau du prix du pétrole cette année favorable aux pays exportateurs, il se peut qu'il n'en soit pas ainsi à l'avenir. Certaines décisions politiques, comme le soutien des prix à la consommation de certains produits alimentaires par le Trésor public, prennent des proportions alarmantes, sans avoir les effets escomptés sur la population. Protéger le pouvoir d'achat est une bien meilleure politique que de soutenir des prix dépendant de la volatilité des marchés extérieurs. Pour preuve, l'inflation n'a pas reculé. Les impacts sur la balance des paiements sont appelés à être amplifiés d'ici à la fin de l'année en cours. Des chiffres effarants Le Centre national des statistiques des douanes algériennes, concernant le seul premier trimestre 2011, souligne que les importations de céréales ont doublé quasiment comparativement à l'année dernière pour la même période, pour atteindre une contenance de 99,61%, représentant 2,04 milliards de dollars US, alors qu'en 2008 la facture était de 3,19 mds/us, et qu'en 2010 les importations de céréales pour la fabrication de semoules et farine n'étaient que de 1,02 md/us. Les augmentations des cours du blé sur les marchés internationaux n'expliquent pas à elles seules ces débordements, puisqu'on consigne des hausses en volume de près de 90% des produits alimentaires en général. Il convient dès lors de s'interroger sur le bien-fondé de cette consommation immodérée de céréales, de laits et de produits laitiers. Ces derniers sont passés de 470 millions de $ au premier trimestre 2010 à 907 millions de $ pour la même période en 2011, et la boucle est loin d'être bouclée puisque les matières premières destinées aux industries alimentaires grimpent de + de 109% pour mobiliser 425,65 millions de $/us contre 203 millions de $/us à la même période en 2010. Les sucres et les sucreries ont subi des hausses en
volume de l'ordre de 48,64%, passant de 331 millions de $ à 492 millions de $/us. En conclusion, il apparaît que l'argent injecté par l'Etat pour relever le niveau de vie de la population est détourné de sa fonction, au profit d'une minorité improductive, alors que ce sont les catégories créant des richesses et de la valeur ajoutée qui devraient logiquement profiter de l'embellie financière que connaît le pays.


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