Le ministère de l'Agriculture a décidé d'instituer au niveau de chaque wilaya un Conseil, regroupant plusieurs acteurs au niveau local, afin de décentraliser les différents programmes de la Politique du renouveau agricole et rural (Prar) et d'améliorer la communication à la base dans une circulaire adressée à l'ensemble des walis, le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaissa, demande à ces derniers d'instituer un Conseil (exécutif) agricole et rural de wilaya qui se réunira au moins une fois par mois, sous leur animation ou celle de leur représentant. Cette demande a été motivée par le fait que «l'activité agricole et rurale soit diversifiée et intéressant presque l'ensemble des communes du territoire de la wilaya, mobilisant une multitude de structures au niveau local (...) ainsi que par la forte détermination de construire un programme décentralisé impliquant les autorités y compris les élus et la société civile», lit-on dans la circulaire. Outre les responsables désignés par le wali, ce Conseil devrait comprendre des représentants de tous les acteurs orbitant autour du secteur agricole et rural dont, entre autres, ceux de la direction des services agricoles, de la Chambre d'agriculture, les organisations professionnelles et interprofessionnelles, les directeurs régionaux des instituts techniques et les représentants des entreprises au niveau local. «Ce Conseil aura à évaluer périodiquement la mise en œuvre des programmes arrêtés et à prendre les mesures d'amélioration de leur mise en œuvre et à proposer toute mesure à même d'animer et de renforcer le développement agricole et rural dans votre wilaya», selon la circulaire. Ce Conseil pourra également instituer lui-même «une cellule de veille pour renforcer le système de régulation des produits agricoles de large consommation (Syrpalac) et agir en temps opportun (...) afin de protéger les revenus des agriculteurs et des éleveurs et de stabiliser les prix au profit des consommateurs», propose le texte. Par ailleurs, le ministre a demandé aux walis d'instituer un groupe de travail «pour veiller à l'utilisation optimale des ressources financières mobilisées pour tout le secteur agricole et rural et à une bonne lecture des nomenclatures et des procédures de mobilisation des fonds». Il a rappelé, dans ce contexte, la décision prise en 2011 concernant l'ordonnancement secondaire des fonds accordés aux directions des services agricoles et aux Conservateurs des forêts sous l'animation et la supervision du wali et le contrôle du ministre de l'Agriculture, l'ordonnateur primaire. Cet ordonnancement a été accordé après la déglobalisation des différents programmes par wilaya et par commune. Or une évaluation faite en janvier dernier «a permis de constater que les montants alloués pour la période (2010-2011), sont insuffisamment engagés par les wilayas, et ce, en raison d'une mauvaise circulation de l'information, d'un manque d'initiative et de coordination entre les différentes structures concernées à la base», souligne le ministre. Selon la circulaire, ces mesures «organisationnelles permettent de donner corps à un développement décentralisé, harmonieux et intégré en mettant en synergie, non seulement l'effort de l'Etat, mais aussi toutes les forces humaines et matérielles et les potentialités que recèle chaque wilaya». Le ministre rappelle dans cette circulaire les résultats «positifs» obtenus par filière et par territoire, lesquels «sont dus en grande partie à la libéralisation d'initiatives des acteurs créateurs de richesse». Ces performances sont aussi la résultante des décisions prises en matière notamment de «sécurisation foncière, de facilitation d'accès aux crédits bancaires bonifiés, à l'augmentation de la superficie irriguée, à une amélioration de l'organisation professionnelle et au système de régulation des produits de large consommation», ajoute la même source. «Tout au long de cette période (2009-2011), un important programme de recentrage des instruments et des dispositifs d'accompagnement et de renforcement des capacités des investisseurs potentiels et de créateurs de richesse au milieu rural a été mené à terme», souligne-t-il. En outre, les trois prochaines années (2012-2014) apparaissent, pour lui, «comme une phase importante de consolidation des acquis et de poursuite d'un développement durable à initier au niveau décentralisé».