Alors que Abdelmalek Sellal, ministre des Ressources en eau, a démenti, avant-hier, le débordement du barrage de Beni Haroun (Mila) qui au passage alimente plusieurs villes de l'est du pays, le directeur général de cet ouvrage, Azzedine Almanâa, a annoncé, hier sur les ondes de la Chaîne I dont il était l'invité de la rédaction, que «le déversement du barrage pourrait intervenir durant les prochaines 24 heures», mais sans danger, a-t-il précisé. Devant cette situation, les habitants des zones limitrophes sont appelés à rester vigilants les prochains jours afin d'éviter d'éventuels accidents. En vue de parer à d'éventuelles pertes humaines ou matérielles, le même responsable a indiqué que «toutes les mesures ont été prises pour garantir la sécurité des citoyens en cas de débordement du barrage». Les autorités concernées ont pris des mesures techniques et mobilisé les agents de la Protection civile et de la Gendarmerie nationale en vue d'effectuer des patrouilles permanentes autour du barrage. Par ailleurs, «des campagnes de sensibilisation ont été lancées en direction des citoyens les exhortant de ne pas s'approcher du barrage en cas de hausse importante du taux de remplissage», a-t-il précisé tout en soulignant que le personnel du barrage recourra à «un système de déversement conçu selon des normes internationales et modernes afin de réduire les flux des eaux». Ayant déjà dépassé les 900 millions de mètres cubes, le volume de remplissage du barrage de Beni Haroun pourrait atteindre un million de m3 durant les prochaines heures. Situation du taux de remplissage des barrages Dans le même contexte, et suite aux chutes de neige et aux pluies diluviennes enregistrées ces derniers jours, le taux de remplissage des barrages en exploitation à travers tout le territoire a atteint dimanche 68%, selon le premier responsable du secteur. Chose qui, aura un impact positif notamment sur le secteur agricole, a-t-il dit, dans une déclaration à la Radio nationale dont il était l'invité de rédaction. Estimant que l'année 2012 sera «positive», le ministre a indiqué qu'il n'y pas de problème d'alimentation en eau potable en Algérie. Concernant le volume de la réserve nationale en eaux souterraines, M. Sellal a indiqué que celui-ci augmentera à la faveur des chutes de neige. Selon le responsable du secteur, le taux de remplissage des 65 barrages en exploitation à travers le territoire national avait atteint 65% la semaine dernière. Ces sept derniers jours, plusieurs régions du pays, notamment celles de l'est et du centre ont enregistré d'importantes chutes de pluie et de neige, atteignant ou dépassant parfois 60 mm. Ces précipitations permettront d'améliorer l'alimentation en eau potable particulièrement dans les wilayas de l'ouest à l'instar de Mascara, a-t-il indiqué. Dernièrement, les niveaux des eaux stockées dans les barrages de la wilaya de Mascara, utilisées dans l'irrigation des terres agricoles, ont sensiblement baissé à cause du retard de pluie. A ce propos, un responsable du ministère avait déclaré que «les eaux stockées dans les trois barrages de Mascara ont atteint un niveau inquiétant, notamment pour ce qui est de l'irrigation». En Algérie, la consommation annuelle des eaux oscille entre 1 et 1,2 milliard de m3.