Suite à la plainte déposée au tribunal correctionnel de Sidi M'hamed par le président de l'APC de la même localité contre La Nouvelle République pour diffamation, en réaction à l'article paru en juillet 2011 intitulé «Scandale à ciel ouvert», l'audience présidée par le juge s'est déroulée jeudi 9 février 2012. Le directeur de la publication, Abdelouahab Djakoun, l'auteur de l'article Amar Khelifi et l'avocat de l'APC sont tour à tour intervenus devant la cour pour exprimer les différents points de vue en l'absence remarquée de Bourouina Mokhtar, principal plaignant en sa qualité de président de l'Apc de Sidi M'hamed. Premier à être questionné par le président du tribunal, M. Djakoun a fait remarquer qu'il avait rencontré le maire quelque temps après la publication de l'article et qu'il lui a assuré la disponibilité de son quotidien pour user de son droit de réponse conformément à la loi. Quant à l'auteur de l'article, à la question du président de la cour si les écrits étaient diffamants, sa réponse a été sans ambiguïté, soutenant qu'il n'y a pas eu de diffamation. Que l'article «Scandale à ciel ouvert…» a été écrit sur l'insistance de la population du quartier qui avait demandé au journaliste de dénoncer «la hogra» manifeste contre une famille devenue SDF, vivant au 4e groupe sous une bâche depuis une année, et qui n'a pas été retenue pour bénéficier d'un logement social en dépit des conditions de vie abominables. Le journaliste précisera que cette famille se trouve toujours sinistrée, et qu'à l'époque des faits, la mère ainsi que son fils avaient tenté de suicider, et que des jeunes avaient préconisé de brûler la mairie. L'avocate de la partie accusatrice a, quant à elle, soutenu que les arguments figurant dans l'article n'avaient aucune base matérielle, et que le plaignant aurait subi des préjudices moraux, ce qui justifierait une réclamation de trente millions de centimes à titre de dommages et intérêts. Auparavant, durant son intervention, le journaliste avait donné au président de la cour une photocopie de l'article dans laquelle était illustré l'abri de fortune avec au premier plan la grand-mère et l'un de ses petits-fils, comme preuve irréfutable ; la famille squatte toujours une parcelle de la cour du 4e groupe. Les 60 logements suite au recours de la population n'ont pas été livrés à ce jour. Le journaliste a informé la cour que Bourouina Mokhtar est appelé à comparaître devant le tribunal de Bab El-Oued pour malversations financières, corruption et mauvaise gestion. Pour conclure, le journaliste dira au président que, dans cette affaire, s'il y a une victime, celle-ci ne peut être que la famille qui vit dans la rue. Le procureur de la République requerra cinq millions de centimes. Le jugement sera prononcé le 26 février prochain.