Alors qu'un nouveau BMS est annoncé à partir de lundi, plusieurs axes routiers demeurent toujours fermés par la neige, notamment sur les RN 15, 30 et 33 entre Bouira et Tizi Ouzou, ainsi qu'à Guerrouma, localité frontalière avec la wilaya de Médéa. Chanceux sont ceux qui ont été raccordés récemment au gaz naturel, à l'instar de Haizer, Ahl El Kseur, Saharidj, en attendant Aghbalou et d'autres communes dont les travaux butent sur quelques contraintes et avancent lentement. Ici, les habitants doivent encore compter sur le gaz butane, très prisé et rare. En effet, une pression énorme pèse sur les dépôts de Naftal chargés de la distribution du gaz butane, les deux centres enfûteurs que compte la wilaya de Bouira, à savoir Oued El Berdi et Chorfa, ont dû multiplié leur production pour satisfaire une demande croissante. Dans certaines régions non encore raccordées au gaz naturel, l'impatience des citoyens a conduit ces derniers à fermer les routes. C'est le désarroi total, certain ont dû retourner à l'utilisation du bois pour remplacer le gaz butane notamment dans les zones rurales et montagneuses. Cette pénurie a installé une forme de tension dans plusieurs localités de la wilaya, déjà marquées par d'énormes problèmes (logements, travail, etc. ), les camions de Naftal chargés d'approvisionner les différentes communes de la wilaya se déplacent avec le risque de se faire vider en cours de route par des citoyens en manque de gaz butane. Il faudrait éventuellement songer à les faire escorter par les services de sécurité. Aujourd'hui, après un répit climatique, les citoyens se sont mis à s'approvisionner en denrées alimentaires, dont certains produits (fruits et légumes notamment ont connu une flambée vertigineuse), la pomme de terre a atteint les 70 DA le kg, la courgette 150 DA, la carotte est cédé à 50 DA. Qui dit mieux ? C'est le règne des spéculateurs de tout genre, qui sévissent en toute quiétude. En revanche, la majorité des établissements scolaires ont rouvert leurs portes après une semaine d'arrêt de cours forcé. Certains établissements, du primaire surtout, situés dans les zones rurales ressemblent plutôt à des chambres froides. Sans électricité, ni chauffage, les salles de classe sont infiltrés par les eaux de pluie et la fonte des neiges. C'est aussi l'heure des actions de solidarité, plusieurs associations et bienfaiteurs se sont déplacés dans les hameaux les plus éloignés, chargés de couvertures et denrées alimentaires pour subvenir aux besoins des nécessiteux. Une action humaine très chaleureuse en cette période de froid sibérien.