La bouteille de gaze butane, taxée à 200 DA, a atteint, ces derniers jours de froid glacial d'importantes chutes de neige à travers le pays, un prix jamais égalé de 5000 DA, l'unité, selon des citoyens. Ces derniers témoignent que malgré les assurances de Naftal, le gaz, première source de chaleur à travers plusieurs régions du pays, n'est pas disponible partout. C'est, d'ailleurs, l'occasion pour les spéculateurs de se remplir les poches en proposant la bouteille entre 1000 et 5000 DA, selon la région, notamment celles complètement isolées par les neiges. Les stations de Naftal sont débordées et n'arrivent plus à faire face à l'importante demande en dépit des efforts consentis par ses équipes qui travaillent sans relâche 24H/24 . Ainsi des files d'attente se forment très tôt au niveau des centres enfûteurs et autres points de vente par des citoyens qui grelottent de froid et qui sont à la recherche du gaz. «Peu importe le prix quand il est question de la vie de nos enfants», nous a dit un citoyen, qui précise qu'il faisait la queue depuis plus de quatre heures. Les scènes des files d'attente sont visibles partout au niveau de ces points de vente de Naftal sur tout le territoire national. Alger, Boudouaou, Boumerdès, Chaïba, Tipasa, où on s'était rendu, hier, les citoyens se bousculent dans l'espoir d'arracher cette «précieuse» bouteille. Il est aussi question de faire attention aux bouteilles vides qui risquent d'être dérobées. Après une semaine du début des intempéries et chutes de neige la tension est la même et va crescendo, vu la rigueur du froid. Les agents de Naftal soulignent que la demande est tellement forte qu'il est presque impossible de faire face, du moins durant cette vague de froid. Aussi, il faut se présenter très tôt devant les points de vente de Naftal pour espérer, après de longues heures d'attente, acheter une ou deux bouteilles de gaz et pas plus au niveau de certains points. Au niveau des centres enfûteurs, il y a beaucoup de monde, mais avec l'avantage de prendre plus de bouteilles au prix taxé soit 200 DA. A défaut, c'est la bourse qui prend un coup avec la bouteille proposée à 500 et 1000 DA dans les grandes villes et beaucoup plus dans d'ouater localités, notamment celles dépourvues de gaz de ville. En plus de la hausse des prix, les bouteilles sont parfois à moitié vide mais cédée à 1000 DA, selon des citoyens. Devant cette galère, les citoyens notamment les habitants des villages reculés et sérieusement touchés par le froid et la pénurie des denrées alimentaires, se sont organisés, avec les moyens du bord, pour s'approvisionner. Ils ont eu recours aux baudets et autres mulets pour pouvoir quitter les villages avant de louer des camions et faire des kilomètres à la recherche du gaz et des approvisionnements. Néanmoins, face à la pénurie et la détresse, certains ont eu recours à la contestation au niveau des sièges des communes. Ils entendent dénoncer la lenteur des services concernés par l'approvisionnement en gaz. Pour sa part, la songea a fait des efforts dans la production du gaz butane dont la moyenne est passée de 450.000 bouteilles/jour à quelque 650.000 bouteilles/jour, au moment où l'ensemble des 42 centres enfûteurs exploités restent ouverts à la vente. Dans la wilaya de tiédi ozone, l'une des plus touchées par le froid, Naftal a produit jeudi 30 000 bouteilles de gaz, selon la cellule de crise de la wilaya. Cela n'a pas atténué la tension sur cet unique moyen de chauffage pour plus de 60% des habitants de la région d'autant plus qu'une nouvelle tempête est annoncée pour aujourd'hui par les services de la météo.