«Les entretiens qu'aura Mme Clinton à l'occasion de son séjour en Algérie porteront sur la consolidation de la relation bilatérale multiforme qui lie les deux pays», a indiqué, hier, Amar Belani, porte-parole du ministère des Affaires étrangères algériennes. Après sa participation annoncée à la rencontre des «Amis de la Syrie», prévue demain en Tunisie, la secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, arrivera samedi à Alger pour une visite de travail, à l'invitation de son homologue algérien, selon Amar Belani. Aux questions liées aux relations bilatérales entre Alger et Washington s'ajouteront «d'autres concernant l'actualité régionale et internationale» telles que «la conjoncture qui prévaut dans certaines parties du monde arabe, la relance de l'intégration régionale au Maghreb, la situation sécuritaire au Sahel et la lutte internationale contre le terrorisme et ses connexions». Les entretiens qu'aura Mme Clinton avec les responsables algériens, s'articuleront sur «la consolidation de la relation bilatérale multiforme» liant les deux pays», «sur le train de réformes politiques profondes en cours dans notre pays» a précisé M. Belani. Il est à rappeler qu'un protocole d'entente a été signé le 10 janvier dernier entre l'Algérie et les Etats-Unis. La visite de Mme Clinton, la première qu'elle effectue à Alger, intervient après celle effectuée par M. Medelci à Washington en janvier dernier. A cette occasion, la responsable américaine a eu à se prononcer sur les réformes politiques engagées par Alger, les qualifiant de «très importantes et tout à fait conformes avec l'objectif d'une plus grande démocratisation à laquelle le gouvernement algérien s'est engagé». Elle a ajouté que son pays «veut voir l'Algérie dotée d'une base démocratique solide qui reflète les aspirations du peuple algérien». Des propos qui renseignent sur le regard porté sur la voie empruntée par Alger pour mener ses réformes politiques. L'Algérie a consenti des sacrifices durant les années 1990 en faisant face, seule, au terrorisme islamiste. Si sur la scène internationale le pays a su depuis se frayer une place, l'Algérie par sa position géostratégique a aussi promu une approche politique visant la diversification de ses partenaires. Et c'est dans ce cadre-là que les relations bilatérales entre Alger et Washington s'inscrivent et se consolident à divers niveaux. Les deux pays aspirent à fortifier cette coopération – hydrocarbures, production de médicaments... Il est à noter que les Etats-Unis continuent à être le premier client de l'Algérie, laquelle est classée, selon le département américain du Commerce, parmi les 20 premiers pays ayant une balance commerciale excédentaire avec les Etats-Unis. Les autres questions auront trait au domaine militaire et sécuritaire. Alger qui s'illustre par son expérience dans la lutte contre le terrorisme, reconnue en cela par ses partenaires régionaux et internationaux, n'a cessé d'agir avec ses partenaires de la région du Sahel dans une approche politique commune dans la lutte contre le terrorisme et pour le développement économique de cette région. D'où la mise en place d'un mécanisme de concertation entre les pays du champ et les extra-régionaux, dont les Etats-unis. A rappeler, à ce propos, la participation du coordinateur américain de la lutte antiterroriste Daniel Benjamin au forum global sur la lutte contre le terrorisme au Sahel tenu en novembre à Alger. Si la question de la lutte contre le terrorisme est au menu des entretiens entre les responsables américains et leurs homologues algériens, les conséquences sur la région de la guerre menée en Libye sera amplement discutée, d'autant que l'abondance et la circulation des armes dans ce pays perdure. L'Algérie n'a cessé d'alerter sur les conséquences gravissimes de cette situation pour toute la région, le Sahel particulièrement.